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Le contrôle des naissances: une urgence nationale
Dossier : 50 ans de planning familial
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 03 - 2016

D'après le dernier recensement de 2014, le nombre d'enfants par femme a légèrement augmenté notamment dans quelques régions intérieures du pays, passant de 2,2 enfants par femme en 2012 à 2,4 en 2014. De nombreuses femmes choisissent, aujourd'hui, de faire un troisième enfant et même un quatrième. Est-on en train d'assister à un inversement du profil de la fécondité et au retour progressif de la famille nombreuse alors que la famille nucléaire représentait jusqu'ici le modèle familial dominant dans une société qui a subi, au cours des trois dernières décennies, de profondes mutations socio-démographiques? La question mérite aujourd'hui d'être soulevée.
Il y a cinquante ans, le programme national du planning familial a été mis en place. A l'époque, limiter les naissances était une urgence nationale dans une société dominée par le modèle de la famille nombreuse et où le taux de pauvreté était très élevé. La volonté politique de maîtriser la fécondité et de réduire le nombre d'enfants par famille n'a pas rencontré une grande résistance auprès des femmes qui l'ont vécue comme une libération dans une vie qui, jusque-là, tournait essentiellement autour de la maternité.
Le terrain a été bien préparé avec la promulgation, en 1956, du Code du statut personnel, qui allait radicalement changer la vie et le regard porté sur les femmes qui, jusqu'ici, étaient considérées comme des génitrices dont le rôle est avant tout de perpétuer le nom de la famille. Vécu comme une révolution et unique en matière de droits de la femme dans le monde arabe, il permet à la femme tunisienne, considérée comme un être inférieur, d'être élevée au rang d'individu à part entière et de jouir de droits qui lui permettent de se réaliser, de devenir autonome et surtout de contrôler sa vie reproductive en ayant un enfant quand elle le désire ou en se faisant avorter en cas de grossesse non désirée.
Informer les femmes sur les méthodes contraceptives
Dès sa création, l'Office National de la Famille et de la Population s'attelle, à partir des années soixante-dix, à mettre en place une politique de la maîtrise de la fécondité. Des centres de santé reproductive et de planification familiale ouvrent dans les régions et assurent des consultations gratuites pour éduquer et informer les femmes sur les risques que représentent les naissances nombreuses pour leur santé ainsi que sur les méthodes contraceptives qu'elles peuvent utiliser pour contrôler et espacer les naissances. Des animatrices (éducatrices) et des sages-femmes qui se déplacent en équipes mobiles font du porte-à-porte dans des zones très reculées où des femmes vivent dans une extrême pauvreté et ne peuvent avoir accès aux prestations des centres pour leur expliquer comment utiliser les moyens de contraception.
Grâce à ce programme qui est appliqué sur l'ensemble du territoire, le taux de fécondité par femme passe de 7,15 naissances par femme au début des années 60 à 4,64 naissances par femme dans les années 80.
A partir des années 80, la planification des naissances n'est plus la seule priorité de l'Office national de la population et de la famille (Onfp). Un nouvel objectif est fixé: assurer aux femmes enceintes une maternité sans risques dans le cadre du programme national de la périnatalité santé. Les centres de santé reproductive de l'ONFP ont intégré d'autres services afin d'assurer le suivi tout au long de la grossesse pour éviter d'éventuelles complications.
L'élan freiné après la révolution
L'accent est également mis sur la santé maternelle et infantile. Les missions de la sage-femme sont élargies pour mieux répondre aux attentes et aux besoins de la mère et de l'enfant. Ainsi, l'accès aux consultations pré et postnatales, l'accouchement assisté et le suivi de la santé du nouveau-né ont eu une incidence positive sur les taux de mortalité infantile et maternelle. Les taux de mortalité infantile et maternelle sont passés respectivement de 138 décès pour mille naissances vivantes et 200 décès maternels pour cent mille naissances vivantes au début du programme à 16 décès pour mille naissances et 44 décès maternels pour cent mille naissances vivantes en 2010.
L'usage des moyens contraceptifs reflète, également, la réussite du programme. Alors qu'au début des années 70, moins de 30% des femmes âgées entre 15 et 49 ans utilisaient un moyen contraceptif, elles sont plus de 60% à recourir actuellement à une méthode contraceptive dans les zones rurales et urbaines.
A partir des années 90, l'élargissement de la base des jeunes au niveau de la pyramide des âges et le changement de comportement chez ces derniers amènent l'Onfp à cibler les adolescents et les jeunes âgés entre 15 et 28 ans qui constituent plus du tiers de la population tunisienne afin de contribuer à lutter contre les comportements à risque chez cette tranche d'âge.
Des centres de santé reproductive et du planning familial introduisent des prestations sur la santé sexuelle et reproductive et assurent des consultations prénuptiales gratuites aux jeunes couples. Dans ces centres, 21 espaces Amis des Jeunes ont été aménagés pour accueillir, informer et éduquer les jeunes adolescents sur tout ce qui a trait aux troubles et changements physiques et sexuels liés à la puberté. Pour les jeunes qui ont une vie sexuelle active, des conseils sont prodigués par une équipe de psychologues et de sages-femmes pour éviter les comportements à risque.
Depuis sa création, l'Onfp, qui a reçu plusieurs prix internationaux pour ses programmes, a relevé tous les défis qu'il s'est fixés. Mais après la révolution, un relâchement a été observé au niveau de certains centres dans les régions. La situation sécuritaire en particulier durant les trois années postrévolution a beaucoup entravé le travail de terrain des équipes mobiles, des activités d'éducation de masse et des caravanes mobiles qui ne peuvent plus se déplacer en toute sécurité dans les zones rurales.
Par ailleurs, la suppression du Conseil Supérieur de la Population en 2010, qui définit les stratégies et la politique de la population, à la lumière des indicateurs de développement du pays et des résultats des études sociodémographiques, a freiné l'élan de l'institution qui se plaint aujourd'hui de ne pas avoir de vision claire sur la politique future de la population. Le PDG de l'office, le docteur Ridha Gataa, a engagé depuis 2014 avec son équipe et des experts une réflexion stratégique sur les orientations futures de l'ONFP, en se basant sur une analyse approfondie de la situation démographique actuelle et sur l'évolution des indicateurs de la fécondité en Tunisie. Les résultats de cette réflexion stratégique seront présentés au ministère de la Santé.


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