Cette finale du Mondial des clubs peut se résumer à une histoire de frappes à la limite de la surface de réparation. C'est, en effet, dans cette zone du terrain que le Real Madrid a fait mouche sur ses deux premiers buts de cette finale face à Al-Aïn. En plus d'une réalisation de Sergio Ramos, cela a suffi pour s'adjuger un quatrième titre de champion du monde des clubs. Après 2014, 2016 et 2017, le Real Madrid, vainqueur de la Ligue des champions en mai dernier, n'a pas laissé passer l'occasion de garnir une armoire à trophées déjà très pleine.Et pourtant, cette finale aurait pu être toute autre si Al-Aïn avait ouvert le score peu avant le quart d'heure : sur le côté, Hussein El Chahat piquait vers la surface, enrhumait Ramos, puis effaçait Thibaut Courtois. En frappant, l'Egyptien voyait Ramos revenir en catastrophe pour sauver son équipe (13e). Malheureusement pour le club des Emirats, sur l'action qui suivait, Karim Benzema, dos au but, remisait sur Luka Modric. À dix-huit mètres, le Ballon d'Or France Football 2018 envoyait une frappe du gauche dans les filets (0-1, 14e). Un gros coup dur pour les hommes de Zoran Mamic. L'endurance du Real À l'heure de jeu, c'est Marcos Llorente qui s'illustrait d'une belle demi-volée, encore une fois à l'entrée de la surface, donc, pour mettre fin à tout suspense (2-0, 60e). Un deuxième but mérité tant le Real a eu de nombreuses occasions. À onze minutes du terme, d'une tête sur un corner tiré par Modric, Ramos aggravait la marque (3-0, 79e). Dans les dernières minutes, Tsukasa Shiotani coupait la trajectoire d'un coup franc et sauvait l'honneur (3-1, 83e). Avant que Yahia Neder n'inscrive, contre son camp, le quatrième but des Merengue après une incursion de Vinicius Junior (4-1, 90e+1). Mais avant de faire plier un adversaire usé physiquement les minutes passant, le Real, à l'image de Benzema, a longtemps eu du mal à se montrer précis devant la cage d'Aissa quoique la fin justifie les moyens. Et de trois ! Il y a eu 2016, puis 2017 et il y a donc eu 2018. Pour la troisième année consécutive, le Real Madrid a réussi à préserver sa suprématie mondiale face au club hôte d'Al-Aïn sans trop trembler. Une surprise ? Non, évidemment pas, même si les Madrilènes n'ont pas toujours été impériaux, contrairement à l'an passé. Certains hommes, comme Luka Modrić ou Karim Benzema, se sont montrés à la hauteur, et c'est aussi pour ça que le Real se devait de gagner avec la manière. Pour boucler une superbe année 2018, retrouver de la confiance, des certitudes, et surtout pour préparer du mieux possible la nouvelle année qui arrive. Devant ses supporters, Al-Aïn essaye de bien faire, ne se laisse pas impressionner par son adversaire et tente tant bien que mal « de s'amuser » comme l'avait préconisé Tongo Doumbia avant la rencontre. Lucas Vázquez essaye d'entrée de calmer les ardeurs du club émirati en touchant le poteau (3e). Si le coach madrilène avait parlé de nervosité dans les rangs de sa formation, c'est plutôt derrière qu'il faut la chercher. Sur une transversale hasardeuse de Carvajal, Marcelo appuie mal sa remise en retrait vers Courtois. L'ailier égyptien El-Shahat en profite, crochète Ramos, mais voit le capitaine merengue claquer un retour de classe sur sa ligne pour empêcher l'ouverture du score. Un tournant, et l'entraîneur croate Zoran Mamić le sait mieux que personne. Dans la minute, Benzema remise sur Modrić à l'entrée de la surface qui enroule délicieusement du pied gauche (14e). Les Madrilènes se ruent à l'assaut de la cage d'Eissa pour mettre le deuxième, mais ni Bale (20e) ni Benzema (34e) ne réussissent à mettre le Real à l'abri. À la pause, malgré 70% de possession et une domination imposante, rien n'est encore joué. Dès le retour des vestiaires, le Real reprend sa marche en avant et étouffe de tout son poids Al-Aïn. La relation Benzema-Modrić fait des ravages dans la défense émiratie, qui va craquer une deuxième fois à l'heure de jeu. Sur un corner dégagé plein axe, Llorente claque une superbe volée, marque son premier but sous les couleurs du Real et fait surtout le break (60e). Avant de soulever la coupe, le capitaine Sergio Ramos pense éteindre les lumières du stade Sheikh Zayed sur le corner parfait de Modrić (79e). Mais à quelques minutes de la fin, le Japonais Shiotani sauve l'honneur d'un coup de casque bien senti qui laisse Courtois de marbre (85e). Une petite réaction d'orgueil, effacée par le but contre son camp de Neder en toute fin de rencontre, qui n'empêche donc pas le Real de garder sa couronne une année de plus. En ces temps difficiles, tout trophée est bon à garder.