Malgré tous les contretemps, l'équipe de Chiheb Ellili a surmonté tout cela pour passer à un palier supérieur. La vie du CA a changé au bout d'un mois, de l'extrême à l'extrême. Après une mauvaise série de défaites, l'équipe «rouge et blanc» s'est nettement ressaisie pour retrouver, malgré une cascade de blessures et des affaires litigieuses d'impayés et de sanctions, le chemin des victoires. Comme c'est un grand club populaire et qui a une large famille qui pousse dans les moments pénibles, le CA a pris son courage à deux mains pour réussir une qualification au tour des groupes de la Ligue des champions. Un exploit compte tenu du nombre de blessés (sept sans compter trois joueurs blessés lors au match d'avant-hier), et des circonstances dans lesquelles ce match a eu lieu. Al Hilal n'était pas cet adversaire «fair-play» avec des joueurs agressifs (arrogants), un public fanatique et excité par les derniers incidents politiques au Soudan, et bien sûr, une presse locale déchaînée qui a surchauffé l'ambiance. Ce n'était pas du tout facile avec une supériorité athlétique des coéquipiers de Farès Abdallah sur les balles arrêtées, et les nombreuses erreurs de placement défensif, surtout de Abdi et de Agrebi. Heureusement que la chance a été un allié pour les Clubistes avec 3 occasions nettes que Silva et ses coéquipiers ont ratées. Contrairement à ces analyses télévisées qui font de la propagande, Al Hilal n'était pas faible. Il s'est créé beaucoup d'occasions, mais c'est la solidité défensive collective du CA et la chance qui ont aidé notre représentant. Le CA l'a mérité sur l'ensemble des deux confrontations avec un 3-2 où celui de Darragi a été le but de la qualification. Beaucoup de souffrance, beaucoup de jeu subi, patience exemplaire, et un Charfi qui a sorti un grand match, le CA l'a bien mérité et met ainsi fin à une malédiction qui a duré 21 ans en Ligue des champions. Arbitrage maison... D'habitude, un arbitre pousse un peu avec l'équipe locale avec des coups francs sans léser l'adversaire. Mais ce qu'on a vu à Om Dormane est une véritable mascarade arbitrale au vrai sens du terme. Pacifique Ndabihawinma, l'arbitre du match a été une vraie honte pour l'arbitrage africain et pour la CAF qui, encore une fois, lèse les clubs tunisiens. Comment peut-on parler de tactique et d'absence de l'attaque clubiste, alors que l'arbitre «empêchait» chaque joueur d'approcher les seize mètres en accordant des coups francs aux défenseurs soudanais ? Il a offert au moins plus de la moitié des coups francs à Al Hilal sur des contacts valides. Un arbitrage pareil n'est pas facile à gérer pour des équipes en déplacement. Le CA a eu le courage de tenir bon, de patienter, de fermer les couloirs (même si Fares Abdallah a trouvé une facilité sur son côté) et de jouer en bloc. Son plus grand mérite a été d'éviter le moindre contact dans les seize mètres devant un arbitre aussi «vendu». On ne peut pas trop reprocher au CA sa prudence excessive et le fait qu'il n'ait pas joué les contres après la reprise face à cette défense soumise d'Al Hilal. Tout était hostile dans ce match : le terrain, le public, l'arbitre, les blessures… Ce qui compte, c'est la qualification. Un autre palier La page du match d'Al Hilal est tournée. Maintenant, le CA passe au tour des groupes et devra défendre ses chances jusqu'au bout dans une édition qui ne paraît pas fort relevée. D'ici là, le CA va récupérer ses joueurs blessés comme Sasraku. Comparé, Jaziri, Ben Yahia, Mouchili et devra profiter de trois ou quatre renforts (dont Saber Khélifa) pour démarrer sur des chapeaux de roues. Le plus dur est passé et c'est aux dirigeants clubistes de mettre le paquet sur leur équipe pour éviter un mauvais départ. Et aussi d'éviter les litiges et les bras de fer pour ménager leurs joueurs de la pression et de la tension. La Ligue des champions, c'est un palier autre qui n'a rien à voir avec la coupe de la CAF. C'est plus sélectif, plus exigeant et plus rentable. Au CA, l'équipe n'est pas au top et cela tout le monde le sait. L'axe de la défense, le milieu de terrain et la pointe de l'attaque, voilà des postes où des renforts sont obligatoires pour améliorer la qualité. Pour le moment, les Clubistes peuvent compter sur Chammakhi, Khéfifi, Khémissi et, bien sûr, les joueurs de métier comme Darragi, Dhaouadi, Ben Yahia, Ifa et Khélil pour se relancer. Le meilleur est à venir !