Quand on sort vainqueur de la compétition africaine la plus prestigieuse, l'on ne doit normalement pas se préoccuper outre mesure de l'issue du tirage au sort pour la désignation des poules de l'édition suivante. C'est que dans la logique des choses, quelle que soit cette issue, un champion en titre se doit de franchir cette étape sans pépins. Sinon, il serait qualifié de colosse aux pieds d'argile incapable de continuer sur sa lancée. Les risques de se faire éliminer doivent donc être différés aux tours avancés qui suivront l'étape des poules. C'est dans cet esprit que l'on n'appréhendait rien du tout en ce qui concerne l'Espérance Sportive de Tunis avant l'opération du tirage au sort des poules de la Champions League de 2019 qui a eu lieu vendredi dernier au Caire. Surtout que l'opération du tirage au sort se fait selon une formule orientée qui sépare les supers favoris pour le compte de la phase des poules. Mieux encore, l'on peut même dire que le tirage au sort a été très avantageux pour notre triple champion continental dans la mesure où la première place ne devrait pas lui filer entre les doigts. Cela se justifie par le fait que les autres protagonistes du groupe «B» dans lequel se trouvera l'Espérance, en l'occurrence Orlando Pirates (Afrique du Sud), Horoya Conakry (Guinée) et FCPlatinium (Zimbabwe) sont loin d'être de vrais foudres de guerre capables de lui disputer le leadership. Même si le champion sortant devient systématiquement l'équipe à battre dans l'édition qui suit celle de sa consécration. Mais, les «Sang et Or», qui sont désormais rompus au haut niveau, sauront sûrement comment s'y prendre en ne snobant aucun adversaire et en agissant toujours en rouleau compresseur qui ne laisse rien au hasard avant d'atteindre l'étape des quarts de finale prévue cette fois-ci au mois de mars prochain. En effet, la nouveauté dans cette nouvelle édition consiste à s'aligner sur l'expérience européenne en programmant la finale de la Ligue des champions entre le 31 mai et le 1er juin 2019. Deux chances pour le football tunisien D'ailleurs on en saura davantage sur les potentialités de l'Espérance dans cette nouvelle aventure africaine dans une dizaine de jours puisque le champion d'Afrique entrera en lice face aux Guinéens de Horoya Conakry chez lui entre le 11 et le 13 janvier 2019. Que peut-on savoir sur les adversaires de l'Espérance? Eh bien, ils ont un point commun qui est nettement à l'avantage de l'Espérance. Aucun d'entre eux n'a jamais remporté de titre continental au cours des vingt dernières années. En effet, la seule Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe remportée par Horoya Conakry remonte à quarante ans auparavant, exactement en 1978. Quant aux Sud-africains d'Orlando Pirates, ils sont parvenus à inscrire le nom de leur club dans le palmarès de la Ligue des champions une seule fois aussi. Ce fut il y a 23 ans en 1995. Et en ce qui concerne les Zimbabwéens du Football Club Platinium, son tableau de chasse africain est tout simplement vierge. C'est un club qui a été fondé en 1995. Et bien qu'il domine la scène locale au Zimbabwe où il s'est imposé en maître absolu lors des deux derniers championnats (2017 et 2018), il reste quand même un novice, facile à prendre en défaut en compétition africaine dans laquelle il se trouve être à l'heure de l'apprentissage. Ce qui compte le plus dans le tirage au sort de la Ligue des champions, c'est qu'il a séparé les deux représentants tunisiens : l'EST et le CA. Cela est de nature à augmenter les chances du football tunisien dans la consécration finale de cette nouvelle édition. Et c'est tant mieux!