Lors d'un point de presse tenu, hier, l'Union des enseignants chercheurs universitaires «IJABA» a réitéré son opposition aux commissions pédagogiques créées par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique en vue de remplacer les professeurs universitaires grévistes parmi ses adhérents dans l'organisation et la supervision des examens universitaires. Le président de l'Union, Nejmeddine ben Jouida, a rappelé que les adhérents de son organisation syndicale universitaire, au nombre de quelques 3000, observent une grève administrative ouverte depuis février dernier dans le cadre des mouvements de protestation qu'elle mène depuis 2015 pour la réhabilitation de l'Université publique, «menacée d'effondrement, à l'instar de l'hôpital public, à cause des orientations de la politique gouvernementale favorables à la privatisation», a-t-il estimé. Selon lui, à défaut de solutions appropriées, l'Université tunisienne risque de connaitre une année blanche sur le plan des examens avec toutes les conséquences négatives d'une telle éventualité pour toutes les parties. Outre son irrégularité en tant que moyen destiné à casser les grèves, la formule des commissions pédagogiques, appliquée en 2005 sous l'ancien régime, dans les mêmes circonstances, est de nature à nuire au niveau des diplômes universitaires, a-t-il encore dit, accusant le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de fournir à l'opinion publique des données et des chiffres erronés, de manière à minimiser le mouvement des adhérents de l'Union. Il a signalé que l'Union IJABA va recourir à la justice compétente afin que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique publie les chiffres exacts concernant le nombre des adhérents de chaque syndicat universitaire. Outre IJABA, il y a la fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique relevant de l'UGTT, avec laquelle le ministère a signé, le 9 mars dernier, un accord sur le règlement de quelques problèmes syndicaux en suspens. La fédération est favorable à la formule des commissions pédagogiques, position que le président d'IJABA a critiquée dans le sillage. Le coordinateur de cette même Organisation, Ziad ben Amor, a indiqué que les adhérents de l'Union des enseignants chercheurs universitaires IJABA sont présents dans plus de 103 établissements universitaires du pays. Il a signalé que parallèlement à la grève de son organisation, la situation dans de nombreux établissements universitaires comme la Faculté des sciences de Sfax et autres, est très tendue, suite à des mouvements estudiantins et autres facteurs, se traduisant, dans beaucoup de cas, par l'arrêt des cours et la fermeture de l'établissement, de sorte que la situation à l'Université tunisienne risque de connaitre une explosion générale à tout moment. Outre la réhabilitation de l'Université publique, à travers l'augmentation substantielle du budget alloué au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et la reconnaissance du caractère prioritaire de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l'Union IJABA réclame aussi l'application de la loi et le respect de la grille des salaires, ainsi que le lancement de concours pour le recrutement de nouveaux enseignants chercheurs universitaires parmi les titulaires du doctorat, en particulier dans les disciplines souffrant d'insuffisance dans leur cadre enseignant. Le coordinateur de IJABA a indiqué que quelques 5000 titulaires du doctorat sont sans emploi.