Une agression de plus contre un médecin tunisien nous rappelle les conditions peu confortables dans lesquelles les staffs médicaux tunisiens exercent. Au centre de traumatologie et des grands brûlés à Ben Arous, un jeune médecin s'est fait sauvagement agresser, un acte qui a provoqué la colère de ses confrères Un jeune interne opérant au centre de traumatologie et des grands brûlés à Ben Arous s'est fait violemment agresser au niveau du visage, le nez fracturé, il a dû se faire opérer, pour soigner ses blessures. Tout a commencé lorsque le jeune médecin a annoncé la mort d'un accidenté à ses proches qui, sous l'effet du choc, ont violemment agressé à coups de poing, le jeune interne, une scène qui a semé le chaos à l'hôpital précité, la présence sécuritaire était quasi nulle. Le visage tuméfié, le jeune homme a été, en effet, opéré au niveau du nez, ses photos, le visage ensanglanté, partagées sur les réseaux sociaux, ont provoqué colère et protestation notamment de la part de ses confrères. Dans une déclaration radiophonique, le directeur du centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, qui a fortement dénoncé cette agression, a affirmé : «Les médecins ont fait tout ce qu'on attend d'eux pour sauver le blessé, arrivé en état de mort cérébrale», réclamant plus de sécurité pour protéger les cadres médicaux. Pour sa part, l'organisation tunisienne des jeunes médecins (Otjm) a mis en garde contre la série d'agressions exercées contre les médecins tunisiens. L'organisation a dénoncé l'absence de sécurité des cadres médicaux et paramédicaux et a pointé du doigt le centre et le ministère de la Santé. Elle a également appelé les citoyens «à faire preuve d'un minimum de respect envers les cadres médicaux et paramédicaux». «Ce phénomène risque d'encourager davantage le départ des médecins tunisiens vers le secteur privé ou l'étranger», a-t-on communiqué, affirmant que des mouvements de protestation seront organisés dans tous les hôpitaux. Agressions interminables Les médecins n'ont jamais autant subi d'agressions que lors de ces dernières années, quand l'Etat semble avoir perdu le contrôle sur ses établissements hospitaliers. Ainsi, les médecins tunisiens sont devenus la cible des patients ou de leurs proches. En effet, le cas de ce jeune médecin résident à ce centre de traumatologie n'est pas isolé, mais représente un triste échantillon, d'une série d'agressions physiques et verbales visant les cadres médicaux tunisiens. De ce fait, il est impératif que les autorités concernées, notamment le ministère de la Santé, prennent toutes les mesures nécessaires pour protéger les médecins tunisiens, notamment les internes, qui parfois se trouvent exposés à des dangers multiples notamment pendant les gardes de nuit. Pourtant, après une agression sauvage contre un staff médical à l'hôpital de Sahloul survenue il y a quelques mois, l'ancien ministre de la Santé, Imed Hammami, avait décidé une série de mesures pour sécuriser les institutions de santé publique contre les agressions successives perpétrées à l'encontre de leurs cadres et agents. Il s'agit notamment de l'élaboration d'une loi pour la protection des cadres et agents de la santé publique dans l'exercice de leurs fonctions, le renforcement de la présence sécuritaire dans les hôpitaux et le réaménagement des urgences, mais depuis, rien de nouveau, la situation n'a pas changé et les agressions se sont poursuivies.