Un nouveau programme gouvernemental mis en œuvre pour venir en soutien à la population. L'hiver s'est bien installé dans les régions de l'intérieur, notamment celles du nord-ouest où le retour fracassant de la poudreuse a provoqué bien des peines et beaucoup de désarroi chez la population locale qui a de plus en plus de mal à braver un froid de canard avec le peu de moyens dont elle dispose pour se réchauffer. Si Camus trouve un plaisir à nous affirmer qu'il a «trouvé en lui, au milieu de l'hiver, un invincible été», rien ne vaut la réplique d'Alain Rémond «je ne connais rien de plus sinistre que la chute des feuilles, en automne, qui annonce ces longs mois d'arbres noirs, d'arbres morts en hiver». Deux affirmations qui reflètent, à bien des égards, les difficultés de la vie et d'être dans des régions où la nature, qui même si elle offre des paysages époustouflants de beauté aux visiteurs, rend compte aussi des malheurs et des tourments que les habitants des zones rurales, forestières de surcroît, du Kef, de Jendouba ou encore de Siliana, ou de Kasserine sont contraints d'endurer pendant une grande partie de l'année, en raison de la pauvreté et de la précarité dans lesquelles sont plongées de nombreuses familles. Le retour de la poudreuse à la fin de la semaine écoulée a été, en effet, éprouvant dans ces régions où la neige a recouvert d'un manteau blanc les zones situées en altitude où les déplacements sont d'ailleurs devenus difficiles, notamment pour les jeunes écoliers ou autres élèves, mais aussi pour toute la population, acculée dans les faits à composer avec les caprices de la nature et le manque de moyens pour faire face à cette situation difficile, laquelle requiert, inévitablement, des moyens de chauffage appropriés et un régime alimentaire plus consistant. Démunis face à un hiver glacial Dhaoui, un quinquagénaire, père de famille avec deux enfants à charge, originaire de la localité de Oued Zitoun, dans la délégation frontalière de Sakiet Sidi Youssef, évoque le calvaire à répétition que sa famille et ses voisins endurent pendant chaque hiver, tant le climat est rude et les moyens de lutte contre le froid pratiquement absents, poussant les uns et les autres à se rabattre sur la débrouille, comme le recours au bois de chauffage qu'ils sont contraints d'acquérir, rubis sur ongle, auprès des services forestiers ou de se procurer, subrepticement, et à la hâte, à la tombée de la nuit, en échappant à l'œil vigilant des gardes forestiers . Autant dire alors qu'avec les changements de mœurs et des modes de vie, vivre dans les zones reculées du pays est loin d'être une sinécure pour les familles dépourvues de ressources ou peu nanties, tellement le froid impose son diktat et rend réellement impossible la vie dans de telles régions où, pourtant, la nature est à couper le souffle avec son décor somptueux. Face à un tel désarroi, le gouvernement vient, fort heureusement, de réagir promptement en diligentant tout un programme de soutien aux familles démunies dans les gouvernorats de Jendouba, du Kef, de Siliana et de Kasserine, là où le froid est plus rude et l'hiver long et pénible, avec l'annonce par le chef du gouvernement, lors de la visite qu'il a effectuée dans le gouvernorat de Jendouba, d'une kyrielle de mesures visant à améliorer les conditions de vie de la population. Le programme gouvernemental intègre l'amélioration des conditions de logement en faveur d'un millier de familles réparties sur les quatre gouvernorats, l'octroi d'équipements de chauffage au profit de la commission régionale de la solidarité sociale pour leur distribution aux familles qui en ont besoin, et ce, en plus de la mise en place d'unités photovoltaïques pour la production d'électricité en faveur de 10 mille familles et l'aménagement de 240 km de pistes vicinales pour un montant de 83 millions de dinars. La misère est, cependant, une réalité cruelle et incontournable dans les régions du Nord-Ouest où le carcan de la misère et de la pauvreté accentue les souffrances de milliers de familles, les unes plus misérables que les autres. Elles essaient, tout de même, de faire contre mauvaise fortune bon coeur, advienne que pourra. Elles ont animées par cet inlassable volonté de survivre qui puise toute sa splendeur dans l'attachement de ces familles à leurs terres.