Alors que leurs enfants ont repris le chemin de l'école, des familles sinistrées attendent l'aide du gouvernement pour reconstruire leurs logements ravagés par les incendies. La rentrée scolaire s'annonce bien difficile pour plusieurs familles éprouvées par les incendies de l'été dernier qui ont ravagé les forêts du pays et détruit plusieurs foyers dans les zones forestières. C'est ainsi que la situation demeure toujours précaire à Fernana dans le gouvernorat de Jendouba où 13 familles continuent d'endurer les souffrances après avoir perdu leurs domiciles qui ont été ravagés par les feux de l'été dernier. C'est le sort tragique que rencontrent encore les enfants relevant de la localité de Khmaïria. A Fernana, la rentrée scolaire ne sera plus comme auparavant. Originaire de la région, Mabrouka Houardi reproche aux autorités régionales leur manque de diligence pour reloger les 13 familles sinistrées dans la localité de Houamdia. Ses deux filles, l'une au lycée et l'autre au collège, et son petit-fils inscrit à l'école primaire vont retrouver les bancs de leurs établissements dans un dépaysement total, d'autant plus qu'ils n'ont plus de foyer. D'autres familles ont préféré retourner chez elles et construire des logements de fortune en attendant l'aide du gouvernement qui tarde à être débloquée. Le gouvernement avait décidé d'allouer quelque 262 mille dinars pour la reconstruction des logements incendiés, mais rien n'a été fait jusque-là et le froid risque de s'installer dans la région très prochainement. Certaines associations ont décidé cependant de venir en aide à ces familles en fournissant aux enfants les fournitures scolaires dont ils ont besoin. Certains d'entre eux iront au collège ou au lycée et résideront à l'internat, en attendant que la situation de leurs parents s'améliore. Mais la plupart des familles demeurent attachées à leurs terres et ont construit des foyers de fortune, en branchages ou en tôle en attendant que le gouvernement leur débloque l'aide décidée pour reconstruire leurs logements. Elles continueront à vivre dans la misère avec leurs enfants, même s'ils ne sont pas nombreux. Tous les enfants vont reprendre le chemin de l'école, la mort dans l'âme et éprouvés par un été particulièrement virulent, en espérant que l'hiver ne sera pas rude. Ces familles n'ont cependant ni eau, ni électricité et devront se contenter d'équipements de fortune, en attendant le rétablissement de la situation initiale, même si celle-ci n'a encore rien d'une cerise sur le gâteau, car les conditions de vie de la population dans ces régions sont précaires et difficiles. La vie y est dure et les ressources limitées. Pour faire face aux frais de la rentrée scolaire, des paysans ont vendu leurs bêtes d'élevage pour acheter les fournitures scolaires à leurs enfants. A moins qu'un élan de solidarité ne se manifeste, l'on ne voit pas comment les choses vont changer pour ces laissés-pour-compte dans ces contrées rurales éloignées où la rentrée s'annonce douloureuse.