Aujourd'hui, vendredi, les familles des martyrs et blessés observent un sit-in, en protestation contre le retard pris dans la publication de la liste définitive des victimes Huit ans déjà, l'affaire des martyrs et blessés de la révolution fait du surplace. Sans suite aucune. Leur liste définitive, pourtant fin prête, n'est pas encore rendue publique. Alors qu'elle a été remise, début avril dernier, de la main de M. Taoufik Bouderbala, alors président de la commission chargée du dossier en question, aux trois présidents, de la République, de l'ARP et du gouvernement, pour être, ensuite, publiée au Jort. Dix mois passés et les familles, endeuillées, prennent leur mal en patience. Elles ont du mal à faire entendre leur voix. Aujourd'hui, à l'approche du 8e anniversaire de la révolution, elles reviennent à la charge. Pas plus tard qu'avant-hier, une conférence de presse s‘est tenue au siège du Snjt à Tunis, au cours de laquelle nombre de blessés et parents des martyrs ont demandé justice et vérité. Ils veulent que la liste soit annoncée dans les plus brefs délais. Sinon, rendez-vous à la rue, prévient Alaâ Chakhari, jeune blessé, natif de Foussana à Kasserine. Déçu, il n'a jamais imaginé qu'un tel dossier prenne assez de temps pour révéler tous ses secrets. « D'innombrables mouvements de protestation dans les régions, à la Kasbah et au Bardo, une quinzaine de communiqués parus à cet effet et combien de réunions avec les autorités locales et nationales, mais en vain. Silence radio !», a-t-il lancé. «Lâchez la liste..» L'activiste des droits de l'homme Adel Ben Ghazi est allé plus loin, dans la perspective de réécrire l'histoire de la nation, «en fidélité à nos martyrs et en reconnaissance à leurs mouvements qui ont changé la Tunisie. Aujourd'hui, vendredi, les familles des martyrs et des blessés observent un sit-in, en protestation contre le retard pris dans la publication de la liste définitive des victimes». Faire sortir au public cette liste tant attendue, en ce 14 janvier, aura, certes, un message fort symbolique, relève l'ex- candidate à la présidentielle 2014 et ancienne présidente des magistrats tunisiens, Mme Kalthoum Kannou qui, elle aussi, était présente à ladite conférence. Se positionnant aux côtés des familles, elle les soutient sans condition. « J'ai défendu leur cause, qui est aussi la nôtre, depuis 2011 et je continue de le faire». La magistrate a formulé l'espoir de voir le gouvernement reconnaître à ces familles ce droit, avant la fin de ce mois. Surtout que le ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et des droits de l'homme, M. Mohamed Fadhel Mahfoudh, a fait des promesses dans ce sens. «Toutes les mesures et dispositions seront prises pour consacrer cette reconnaissance dans la réalité et dans les délais raisonnables ». Or, de l'avis de beaucoup, il serait plus opportun de le faire en ce 14 janvier, fête de la révolution. Une délégation des familles des martyrs et des blessés de la révolution à Kasserine a appelé, lundi dernier, lors de leur rencontre avec M. Mahfoudh, à hâter la publication de la liste définitive. Le 17 décembre 2018, elles ont lancé une campagne sur Facebook, sous le signe «Lâchez la liste officielle».