«Nous n'avons plus confiance en la justice militaire», ont affirmé des familles des martyrs et blessés de la révolution du 14 janvier 2011 qui se sont rassemblés, hier matin, devant le siège du gouvernorat de Tunis à l'occasion de la fête des martyrs. « Deux ans après la révolution, la justice militaire n'est pas parvenue à dévoiler la vérité et à identifier les coupables », a déploré Samia Mhimdi, sœur du martyr Hichem Mhimdi et membre de l'Association nationale de défense des martyrs et blessés de la révolution tunisienne, dans une déclaration à l'agence TAP. «Aujourd'hui, nous revendiquons la création d'un pôle judiciaire composé de magistrats indépendants et d'experts internationaux qui auront à examiner les dossiers des martyrs et blessés de la révolution», a-t-elle plaidé. L'Association ainsi que les familles des martyrs et blessés de la révolution, a-t-elle ajouté, demandent à écarter les personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'assassinat des martyrs des postes de responsabilité, le rétablissement de la vérité et la publication de la liste définitive des martyrs et des blessés de la révolution tunisienne. «Nous réclamons aussi l'indemnisation des familles des martyrs, et surtout des blessés, dont un grand nombre vivent dans les situations difficiles tel que le jeune Khaled Ben Nejma qui n'a obtenu aucune aide», a regretté Samia Mhimdi. Elle a, en outre, relevé que l'organisation de sit-in devant les sièges de 14 gouvernorats à travers le pays vise à transmettre aux autorités les doléances des familles des martyrs et à réclamer leurs droits.