Après le «ghosting», le «néo-ghosting» ou le «breadcrumbing»… d'autres formes de relations ont émergé sur les réseaux sociaux… Décryptage de ces nouvelles tendances ! Vous avez sûrement entendu parler du phénomène du «ghosting» dans les relations humaines. Eh bien le phénomène ne s'arrête pas là ! A l'ère du numérique, les relations humaines passent également au mode accéléré et se font et se défont à la vitesse de la lumière ! On apparaît dans la vie virtuelle d'une personne et on disparaît aussi rapidement ! Si cette technique ou stratégie prisée par les férus et les adeptes des réseaux sociaux a favorisé la naissance du phénomène du «ghosting», elle a contribué à l'émergence d'un autre phénomène qui caractérise les relations humaines à l'ère de la digitalisation... ou ce qu'on appelle aujourd'hui le «submarining». Après une disparition du jour au lendemain sans donner signe de vie, la victime d'un «submarining» se voit à nouveau recontactée par son «ghosteur» ! Ce dernier réapparaît comme si de rien n'était sur les réseaux sociaux, par un commentaire, par un j'aime sur une photo… Ces disparitions et réapparitions d'un ghosteur ont bien une explication ! Et le spécialiste en sociologie et ex-professeur à la Sorbonne, Khalil Zemmiti, note d'ailleurs que ce sont les réseaux sociaux qui ont favorisé la naissance des phénomènes de ce genre. L'émergence des réseaux sociaux, Facebook, Tinder, Instagram… ont permis à chaque individu de s'exprimer librement. L'expert explique encore que les individus pensent souvent qu'ils sont bien entourés et qu'ils ont de nombreuses relations sociales, alors qu'en vérité, il n'en est rien. Un individu peut avoir par exemple, plus de 3.000 amis sur son compte Facebook ou des milliers d'abonnés sur son compte Instagram, alors que ce nombre est loin de refléter la réalité. «Cela engendre une rupture au niveau des relations avec les autres dans le quotidien. Les individus hyperconnectés vivent dans leur propre monde virtuel, ce qui favorise les apparitions et les disparitions soudaines d'individus sur les réseaux sociaux. Bizarrement, l'individu se voit hyperconnecté alors qu'en réalité, il est déconnecté de la réalité et des autres», argumente le Pr Zemmiti. Le «zombeing» Le «zombeing», une autre tendance sur les réseaux sociaux, consiste également à reprendre contact du jour au lendemain avec une personne faisant partie des vieilles connaissances du passé. Et si ces phénomènes prennent de plus en plus de l'ampleur de nos jours, certainement, c'est parce que les procédés de communication classiques ont bien changé ! Selon notre sociologue, la rencontre entre deux personnes se fait par hasard pour aboutir par la suite, si affinités et plus, à une relation sérieuse, alors que sur les réseaux sociaux les échanges se limitent au strict minimum. «Plus les techniques matérielles se développent, plus elle appauvrissent les techniques du corps. En d'autres termes, l'humanité petit à petit a perdu ses fonctions, notamment avec l'émergence de l'ordinateur, de l'intelligence artificielle qui a remplacé le cerveau. Puisque tout a été dit, on ne parle plus et les gens ne pensent plus», conclut le sociologue.