L'aéroport international de Tunis-Carthage a enregistré, hier, le jour de la grève générale, décidée par l'Ugtt, une paralysie totale, en raison de l'échec des négociations avec le gouvernement sur les augmentations salariales. Ainsi, tous les vols à partir de et vers la Tunisie ont été annulés, à l'exception d'un seul vol transportant les supporters du Club Africain, lequel a décollé le matin à bord d'un avion Tunisair vers Le Caire. Un ralentissement de l'activité était perceptible devant la porte principale de l'aéroport, en absence des voyageurs qui se sont rassemblés devant les bureaux de Tunisair pour protester contre l'annulation de leurs vols, a constaté le journaliste de l'Agence TAP. Selon un communiqué de Tunisiair publié mercredi, la compagnie avait assuré qu'elle facilitera plusieurs vols de et vers la Tunisie, comptant sur la réussite de la décision de réquisition prise par le chef du gouvernement Youssef Chahed, sauf que les choses ne se sont pas passées comme prévu. Ainsi, les bureaux de Tunisair étaient vides à l'aéroport de Tunis-Carthage, en l'absence des fonctionnaires décidés à mener la grève générale observée le 17 janvier 2019 dans le secteur public et la fonction publique, sur décision de l'Ugtt. Par ailleurs, la décision de réquisition de certains agents des ministères et établissements publics, pour rendre un minimum de services, n'a pas réussi à l'aéroport de Tunis-Carthage. Un état de perturbation s'est manifesté parmi les voyageurs assis par terre devant les agences commerciales des compagnies aériennes dans l'attente de recevoir un renseignement ou une information. Jormanou, un jeune Tunisien de nationalité italienne, criait, furieux de l'absence des responsables pour lui fournir des renseignements sur son vol programmé vers Palerme. Le jeune homme a souligné, à l'agence TAP, avoir reçu une confirmation de l'agence commerciale de Tunisiar que son vol est maintenu à son horaire prévu. Mais, une fois arrivé tôt le matin, comme le reste des voyageurs qui n'ont pas été informés de l'annulation de leurs vols aujourd'hui, il a été choqué de l'annulation du sien vers l'Italie, en raison de l'échec de la décision du gouvernement de procéder à la réquisition des agents et le refus des agents de l'Office de l'aviation civile et des aéroports (Oaca) de travailler. Les écrans d'affichage des vols sur lesquels a régné la couleur rouge annonçant l'annulation des vols révèlent l'ampleur des atteintes portées aux voyageurs qui se sont plaints du manque de respect à leur égard et de l'absence d'informations. De son côté, Said Laabidi a, lui aussi, était stupéfait de l'annulation de son vol, prévu à 10 h, vers la ville française de Nice, ce qui va le priver, a-t-il dit, de l'obtention d'une aide sociale s'il ne s'y rendait pas hier ou aujourd'hui au plus tard. Venant du gouvernorat de Siliana pour se rendre vers cette ville côtière du sud de la France, il a été fortement contrarié par cette situation, surtout en l'absence de renseignements concernant le remplacement de son vol par Tunisair. Bien que Tunisair ait annoncé à ses clients qu'ils auront la possibilité de modifier leurs horaires, durant une semaine et sans frais de modification, Laâbidi a souligné, dans une déclaration à l'agence TAP, que les billets auraient dû être remplacés hier (jeudi) sur les lieux afin que les voyageurs n'aient pas à subir les contraines du déplacement.