En mars prochain, la nouvelle formation politique entamera un processus électif avec des congrès régionaux pour arriver ensuite à un conseil national. Les partisans de Youssef Chahed le répètent à qui veut bien les entendre: «Pas question de refaire les erreurs d'un passé pas très lointain» A l'approche des élections législatives et présidentielle, les partisans du chef du gouvernement, Youssef Chahed, ne ménagent pas leurs efforts pour créer d'ici là un grand parti, une alternative à Nida Tounès, vidé de ses principales figures. Mustapha Ben Ahmed, président du groupe parlementaire de la Coalition nationale, avait prévenu dès le départ que le nouveau-né politique sera une synthèse des aspirations des militants et des mécontents dans les régions. «La construction de ce nouveau parti se fera du bas vers le haut», nous dit-on. C'est ainsi que Slim Azzab, un très proche de Youssef Chahed, ex-direteur du cabinet présidentiel, a tenu à ce qu'il y ait de multiples réunions de concertation dans les régions. "Lorsqu'ils sont venus le 3 janvier à Ben Arous pour nous rencontrer, ils ont écouté et noté toutes nos propositions", nous explique Louai Trabelsi. A seulement 35 ans, Louai Trabelsi était le coordinateur régional de Nida Tounès à Ben Arous. Il avait fait parler de lui en septembre dernier, lorsqu'il a annoncé la démission de toute la coordination régionale et les coordinateurs locaux de Nida Tounès à Ben Arous. On ne fera pas du neuf avec du vieux Depuis, Louai a rejoint la nouvelle initiative politique, qui présente Youssef Chahed comme figure de proue. «C'est votre démission et votre refus de cautionner la politique de ce qui reste de Nida Tounès qui nous a encouragés à continuer et à vouloir proposer une alternative», lui aurait même confié Slim Azzabi. Même s'il ne dispose pas jusqu'à présent d'une fonction précise au sein de la nouvelle formation, Louai fait partie du dispositif à Ben Arous. Son job est de recruter le maximum de personnes pour ce nouveau projet politique. «Tout nouveau projet politique, surtout lorsqu'il est donné gagnant, attire des militants, nous explique Louai Trabelsi. Moi, mon boulot est de veiller à ce qu'on ne refasse pas du neuf avec du vieux. Mon travail est d'attirer les compétences, celles et ceux qui peuvent vraiment apporter du sang nouveau à la classe politique actuelle». A titre d'exemple, il nous cite le recrutement de six jeunes indépendants dans la ville d'El Mourouj, ils s'étaient présentés comme indépendants aux élections municipales de mai 2018. Dans leur stratégie, les partisans du chef du gouvernement visent le recrutement des mécontents de Nida Tounès, mais également des membres des conseils municipaux. «Ces réunions que nous avons tenues dans les régions sont consultatives, précise la députée Leïla Chettaoui de la Coalition nationale. Ces réunions ont attiré les déçus de Nida Tounès, mais également les déçus d'autres partis de la famille progressiste, et aussi des militants de la société civile qui ont décidé de s'engager politiquement». En mars 2019, les congrès électifs régionaux Selon elle, ces consultations prendront fin le 26 janvier à Sfax lors d'une dernière réunion. Le 27 janvier, un grand meeting sera organisé dans la ville de Monastir. Un meeting qui sera finalement le fruit de tout le travail qui a été fait dans les régions pendant plusieurs mois. Louai, comme beaucoup d'autres «éléments clés», seront présents. «Lors de ce meeting, nous ferons un compte rendu final de toutes les doléances recueillies dans les régions et nous allons fixer une feuille de route», explique Leila Chettaoui. En mars prochain, la nouvelle formation politique entamera un processus électif, toujours du bas vers le haut, avec des congrès régionaux pour arriver ensuite à un conseil national. Les partisans de Youssef Chahed le répètent à qui veut bien les entendre: «Pas question de refaire les erreurs d'un passé pas très lointain».