Au lieu de redonner vigueur à Nidaa Tounès, la fusion avec l'Union patriotique libre (UPL) de Slim Riahi, semble plutôt déplaire aux coordinations régionales qui ont l'impression que leur parti navigue à vue, en raison de son entêtement à combattre le président du gouvernement Youssef Chahed, au profit de Hafedh Caïd Essebsi qui ne fait pas le poids, pourtant, et qui semble conduire le parti vers un désastre programmé, surtout que le père, Béji Caïd Essebsi, est devenu le président d'un parti et non plus, comme l'indique la Constitution, celui de tous les Tunisiens. Les cadres locaux et régionaux de Nidaa Tounès ainsi que des membres de sa base militante ont affirmé dimanche au cours d'une réunion à Tunis, leur refus des tentatives de mainmise sur le parti en imposant certaines parties étrangères au mouvement et qui n'ont aucun rapport avec son référentiel idéologique. Ils faisaient allusion à la fusion de mouvement avec l'Union patriotique libre (UPL). Certes, l'UPL a pu obtenir quatorze sièges, lors des précédentes élections législatives, mais les Tunisiens ne portent pas dans leur cœur son président Slim Riahi qui a échappé à certains procès, mais qui est, encore, poursuivi par la justice, ce qui se reflète sur la crédibilité de son parti, en raison qui circulent et qui affirment que Riahi n'a pu rejoindre Nidaa Tounès que pour l'argent qu'il peut injecter dans les prochaines campagnes électorales. Par conséquent les cadres locaux et régionaux de Nidaa Tounès considèrent que toutes les décisions prises par le mouvement sont non avenues et en contradiction criante avec les valeurs et principes du parti. Le dirigeant Anis Maazoun a déclaré à la TAP que les participants s'opposent à l'idée de fusion entre Nidaa et l'UPL et se disent insatisfaits de la manière dont est dirigé le parti. Il a dénoncé les déclarations préjudiciables du président de l'UPL aux militants et cadres de Nidaa Tounès, se disant étonné de voir ce dernier chargé du secrétariat général du mouvement sans aucune concertation avec la base ni consultation du règlement intérieur du parti. Le dirigeant de Nidaa Tounès a appelé au dégel de l'adhésion du chef du gouvernement Youssef Chahed au parti, mettant l'accent sur le besoin de resserrer les rangs de Nidaa Tounès au lieu de rapprocher d'un parti politique au projet différent, a-t-il regretté. De son côté Kamel Maalaoui, membre de la coordination de Bizerte a exprimé le refus de toute tentative visant à assujettir les militants de Nidaa Tounès qualifiant la direction du parti d'illégitime. A l'issue de la réunion, les participants ont publié une déclaration dans laquelle ils annoncent, notamment, la formation d'une commission pour dialoguer avec les militants et dirigeants fondateurs du mouvement en vue de resserrer les rangs du parti. Ils appellent à faire prévaloir l'intérêt national, à rassembler la famille centriste moderniste et à hâter l'organisation d'un congrès électif démocratique sous l'égide d'une organisation nationale. Les coordinations régionales présentes et qui ont du poids sont celles de Kasserine, Bizerte, Siliana, Ariana, Tunis 1, Tunis 2, Sousse, le Kef, Ben Arous et Sfax. L'effritement de Nidaa Tounès va se poursuivre, surtout que ce parti est dans un tourbillon qui le pousse à une fuite en avant catastrophique, alors que, malgré les errements, le mouvement a les clés en main, pour sauver ce qui peut l'être encore. Le combat contre Youssef Chahed, l'acculant à tomber dans les filets du Mouvement Ennahdha, ne sert que les intérêts d'une seule personne, Hafedh Caïd Essebsi que son père veut introniser, avant son départ, à la tête d'un parti qui n'en sera plus un, dans les jours à venir, avec davantage de démissions de membres. Ce qui est certain, quand même, c'est qu'il y a encore des membres de Nidaa un peu plus patriotes qui ont remarqué le désarroi de tout un peuple, et qui vont imposer la seule solution qui est le retour, s'il est encore possible, de Youssef Chahed, au sein de ce parti qui n'a pas cessé de trahir les Tunisiens, depuis l'élection de Béji Caïd Essebsi à la magistrature suprême. Certes, le président de la République qui a plus d'un tour dans son sac et qui bénéficie de nombreux soutiens étrangers, mais, cela va-t-il suffire à rétablir l'équilibre, avant qu'il ne soit trop tard… alors qu'Ennahdha a profité de la situation, malgré ses dissensions internes, pour gagner encore du terrain et s'imposer en tant que maître incontesté dans les rouages de l'Etat.