Le Club Africain persiste et signe. Il s'est payé, avant-hier à Ismaïlia, le club égyptien des «Dérouiche», un match comptant pour la 2e journée de la phase des poules sur le score de 2 à 1. Avec ce qu'ils ont montré vendredi dans le beau stade d'Al Ismaïlia, les coéquipiers de Bilel Ifa ont assuré. Ils ont fait preuve d'application tactique tout au long de ce match. Ce fut une démonstration des Clubistes face à une équipe égyptienne dépassée par le potentiel des protégés de Chiheb Ellili qui a été cohérent et plus inspiré dans ses choix. Après la défaite de Sousse face aux Algériens de Constantine, le coach clubiste a transformé ses joueurs en véritables combattants, ne lâchant rien et ne doutant surtout de rien en dépit du but encaissé dès la 7e. A la lecture de la feuille du match, le onze clubiste aligné face à Constantine a été reconduit, mais a été renforcé par Ayadi. Avec une défense à quatre très haute derrière, un milieu de terrain à cinq joueurs à tempérament défensif. L'attaque restait alors l'apanage d'un seul élément, et quel élément ! En l'occurrence Oussama Darragi. En face, l'entraîneur d'Ismaïly jouant également le même alignement des siens que lors du dernier match avec une préférence, au moins dans l'intention, à l'aspect offensif, puisque l'on retrouve côte à côte Shinlingo, Jaziri et Dunga. Toutefois, malgré les noms alignés, le positionnement des Ismaïly n'a pu créer ce qu'il devait créer, à savoir le jeu, le rayonnement et l'aération dans le comportement d'ensemble. En face, Chiheb Ellili a joué à fond son coup, ne se mettant que rarement en danger grâce à la proximité de ses lignes, l'absence d'intervalles entre elles et, bien sûr, à la pauvreté du jeu égyptien. Assurance clubiste Paradoxalement, la défense d'Ismaïly, qui avait en face d'elle un seul attaquant, a tant souffert et a offert plus d'opportunités de scorer. Hamdi Taha et Fathi étaient totalement submergés par les montées de Abdi et Agrebi, bien épaulés par Manoubi et Ayadi. Globalement, le compartiment défensif des Egyptiens a eu fort à faire aux joueurs clubistes. Les Ismaïly n'ont pu apporter de solutions supplémentaires à leur milieu de terrain et leurs attaquants. En face, la défense clubiste a joué le plus souvent avec l'appui déterminant de ses milieux de terrain et surtout avec un grand cœur. Les milieux d'Ismaïly ont été submergés par Khalil, Chammakhi, Ayadi et Manoubi. Forte dans les duels et dans les anticipations et ne concèdant aucun espace, la défense clubiste a été le socle de la victoire du Club Africain. Ayadi a réussi un doublé historique en marquant ses deux buts sur penalty, ajoutez à cela le nombre d'occasions présentées à Chamakhi qui a été un poison pour la défense égyptienne. Ainsi, donc, tactiquement, dans le jeu et dans l'esprit, le CA a pris le dessus sur un Ismaïly pourtant donné comme favori pour les observateurs. Mais les grands clubs ne meurent jamais. La victoire des Clubistes illustre bien la volonté de vaincre et le désir de se racheter. Ismaïly risque l'exclusion ! A la fin du match, les supporters égyptiens ont été furieux de la mauvaise prestation de leur équipe favorite. Ils ont réagi après la reprise de la seconde mi-temps, en jetant sur le terrain des bouteilles, ce qui a obligé l'excellent arbitre Aliou d'arrêter le match plusieurs fois. Les supporters d'Ismaïly sont devenus, par la suite, encore plus violents et n'ont pas arrêté de jeter des bouteilles sur les joueurs des deux équipes et sur l'arbitre assistant. Face à cette situation catastrophique, l'arbitre a arrêté le match. Cet arrêt a duré plus de 25 minutes, ce qui a obligé les responsables de la CAF avec, bien sûr, l'arbitre central à donner la victoire au CA. Une victoire fortement méritée. Suite à cette situation et en attendant les rapports de l'arbitre et du commissaire du match, Ismaïly risque l'exclusion de la phase des poules de la Ligue des champions.