La majorité écrasante de l'opinion publique se déclare contre le retour des terroristes des foyers de tension, en l'occurrence la Libye, la Syrie, l'Irak et le Yémen. Selon Ridha Sfar, ancien ministre délégué chargé de la sécurité nationale, les opérations d'envoi des jeunes ont commencé en 2012 et le nombre précis est de 2.929, ce qui correspond à 10% du total des combattants djihadistes qui se sont rendus dans les foyers de tension. 800 d'entre eux seraient déjà rentrés en Tunisie dont 160 ont été jugés et incarcérés avec des prisonniers de droit commun Le parti Al Badil Ettounsi a organisé samedi dernier à Tunis une rencontre pour débattre du retour des terroristes des zones de conflits, en présence du président du parti, Mehdi Jomâa, d'anciens sécuritaires, de l'ex-ministre de Youssef Chahed, Mabrouk Korchid, du député au sein du bloc « Allégeance à la partie », Khemaïs Ksila, et du sociologue Slaheddine Ben Fredj. Le président d'Al Badil a affirmé que le débat sur le retour des terroristes des foyers de tension n'est pas encore clos et qu'il est toujours ouvert au sein du parti. Il a souligné que la protection des citoyens innocents prime avant tout et constitue le principe de base lors de la résolution de la problématique. De son côté, le sociologue Slaheddine Ben Fredj a affirmé que la majorité écrasante de l'opinion publique se déclare contre le retour des terroristes des foyers de tension, en l'occurrence la Libye, la Syrie et l'Irak. Il a expliqué qu'à l'instar de toutes les questions polémiques et épineuses, une opinion publique s'est fabriquée autour du sujet. Et d'expliquer que des facteurs majeurs endogènes propres à la société tunisienne en sont à l'origine. À savoir, une notion ancrée depuis le 16ème siècle d'une gouvernance centralisée de l'Etat engendrant à la fois son estime et son mépris mais non son renoncement; un refus historique de l'intégrisme religieux, en l'occurrence le wahhabisme, par les institutions religieuses tunisiennes qui date depuis le 18ème siècle ; le cumul des échecs des terroristes dans la création d'incubateurs de terrorisme en Tunisie et l'image sanguinaire des terroristes tunisiens qui sont devenus une des figures emblématiques du terrorisme à l'étranger. Absence de vision prospective De son côté, Ridha Sfar, ex-ministre délégué chargé de la sécurité nationale et membre du bureau exécutif d'Al Badil, a donné un aperçu chiffré de la présence des jeunes jihadistes tunisiens à l'étranger. « Selon l'ancien ministre de la Justice, Ghazi Jeribi, le nombre total est estimé à 3 mille, alors que les chiffres des Nations unies tablent autour de 5800», a-t-il souligné, ajoutant que les opérations d'envoi des jeunes ont commencé depuis 2012 et que le nombre précis est 2929, ce qui sorrespond à 10% du total des combattants djihadistes qui se sont rendus en Libye, en Syrie et en Irak et au Yéme». Selon Ridha Sfar, 800 d'entre eux seraient déjà rentrés en Tunisie dont 160 ont été jugés et incarcérés avec des prisonniers de droit commun. L'ancien ministre a, par ailleurs, noté l'absence totale de vision prospective concernant le traitement de la question du retour des zones de conflits, soulignant l'impatience des Tunisiens à connaître la vérité sur cette question et les responsabilités impliquées. A la question sur le droit de retour au pays, soutenue par bon nombre de Tunisiens, Sfar a cité l'article 25 de la Constitution de 2014 instituant le droit au retour pour chaque personne détenant la nationalité tunisienne. «Le terrorisme est une guerre continuelle dans la durée, où l'Etat-Nation sera gagnant», promet l'interlocuteur. Il a fait savoir que les citoyens sont en quête de décisions assumées et qu'il est indispensable de traiter la question d'un point de vue légal.