Trois victimes sont tombées dans son piège Une patrouille de la Garde nationale a réussi, récemment, à arrêter, au hasard d'une opération routinière de contrôle de papiers, un quidam qui ne payait pourtant pas de mine, surtout qu'au moment de son interpellation, et pour décliner son identité, il se présenta comme étant un «zamil» appartenant à une brigade d'intervention rapide relevant de l'arrondissement du Bardo. L'un des agents dont il faut, au passage, louer le flair, a tenu à le bombarder de questions, pour en avoir le cœur net. Et hop, le bonhomme commença à perdre le nord, en donnant des informations contradictoires. L'étau se resserrant autour de lui, il finit par abdiquer. Toujours sur place, la patrouille, de fil en aiguille, aboutit enfin à l'incroyable conclusion : le faux policier était plutôt recherché pour s'être… évadé de prison au plus fort du chaos ayant suivi la révolution du 14 janvier 2011 ! La grande cavale Autrement dit, la cavale du sieur aura, mine de rien, battu un triste record national : huit bonnes années ! Mais, ce qui est encore plus troublant, c'est que le bonhomme, âgé de 36 ans, divorcé et sans enfant, n'a pas passé sa longue cavale à se cacher, comme le font, le plus naturellement du monde, ceux qui commettent le même délit. Lui, bien au contraire, n'en avait cure. Quelque jours seulement après son évasion qui lui a, alors, évité de purger une peine de dix ans pour complicité de meurtre, il a aussitôt repris goût à l'aventure, en décidant d'incarner le rôle de policier. Un pas qu'il a réussi à rapidement franchir. Le rôle lui allait comme des gants. Si bien que non seulement il parvenait à passer incognito lors des rafles sécuritaires, mais il se mettait aussi à escroquer les honnêtes gens. Trois victimes sont tombées dans son piège. La première, à laquelle il a promis le permis de place pour son taxi, la deuxième a été dupée, lorsqu'il l'a rassurée de la libération de son fils, arrêté par la police, alors que son dernier «poisson» a mordu à l'hameçon, après lui avoir promis de récupérer sa marchandise saisie par la Douane. Le tout, bien entendu, contre monnaies sonnantes et trébuchantes. Butin total : près de 19 mille dinars !