La victime de cette retentissante affaire de cambriolage avait bel et bien la « Baraka ». Puisque, vingt-quatre jours après la découverte du pot aux roses et l'arrestation es co-auteurs de l'opération, l'énorme et précieux butin ramassé a été récupéré par la police en totalité : une importante quantité de portables, dernier cri, d'appareils électroniques, d'objets d'ornement et la somme de 1400D,000, en monnaie sonnante et trébuchante. La « barka » était là
Haj Mohamed, un vieux commissaire de police à la retraite, explique le dévouement extrêmement heureux de l'affaire à la bénédiction divine. « Oui, nous dit-il, tout en arborant un sourire triomphal, j'ai été alerté par le cafetier du centre commercial à l'aube. Je m'apprêtais alors à faire ma prière d'El Fajer à la Mosquée centrale de l'Ariana. La terrible nouvelle ne m'a pas empêché d'accomplir sereinement mon devoir matinal si sacré. Et avant de quitter la mosquée, pour voir ce qui s'est passé, j'ai prié longuement le Tout-Puissant, les larmes aux yeux, de m'aider à franchir sans dégâts, l'accueil et à vaincre la force du mal. Le grand Seigneur a répondu favorablement à ma supplication. Dieu soit loué ! il m'a sauvé tous les biens volés. J'ai été commissaire et chef de poste de police pendant trente quatre ans. Et je n'ai jamais vu dans ma carrière un butin récupéré en entier. Quelques heures sont généralement suffisants pour que la moitié et parfois la totalité du butin soit écoulé. La police judiciaire de l'Ariana ville mérite un sincère bravo. Il faut dire aussi qu'elle est dirigée par un commissaire chevronné. Il maîtrise bien son métier».
Des chiffres et… des noms
Ce témoignage fait, passons maintenant aux faits. C'est à partir d'une plainte contre X, déposée à la police par le commerçant dévalisé, que les recherches et investigations sont activement entamées par la brigade judiciaire de l'Ariana ville (territorialement compétente). Les numéros de série de trois portables ont aussitôt permis aux enquêteurs, en se rapprochant de l'opérateur concerné, d'identifier les titulaires des puces, ayant été activés dans les cellulaires dérobés. Et de fil en aiguille, l'on put identifier les deux acolytes … Et c'est du côté de Ghézala (délégation de Mateur) que Mohamed Ali, 24 ans, au casier judiciaire bien noirci, a été intercepté le gros du butin a été sur place saisi par les policiers. Il s'agit d'un stock considérable de portables sophistiqués, de montres et de divers gadgets de valeurs. Le tout esst estimé à pas moins de dix-huit mille dinars. Ce pas franchi avec bonheur, il fallait rapidement arrêter la course du second chenapan, pour sauver à temps le reste des objets portés disparus par le commerçant.
Pris… comme une souris
Pour ce faire, la police a tôt fait de tendre un piège au fugitif. Cela en misant sur la complicité et sur un tour de comédie habilement joué par le sieur Med Ali, débarqué de Ghézala. C'est ainsi que le second cambrioleur, dénommé Mohamed, 24 ans, sans emploi, a été cueilli par les policiers alors qu'il sirotait un café, comme si de rien n'était, à l'ariana dans un salon de thé, accompagné de sa bienaimée. Celle-ci est tombée des nus, lorsqu'elle apprit, que son compagnon et fiancé promis était un méprisable bandit… Au fil de l'interrogatoire et de la confrontation, il a été révélé que le duo avait repéré les lieux attaqués quelques jours avant l'exécution de l'opération. Tout paraissait d'emblée propice à la réussite du coup envisagé. La vitrine était sans fer forgé. La galerie était accessible par la terrasse du centre commercial en question.
Quand la corde vocale n'est pas là, la corde tout court est là…
Le gardien du complexe était incapable, au moment « H » d'élever la voix pour alerter qui que ce soit et demander secours. Pour la simple raison qu'il était en perte de cordes vocales suite à une méchante maladie l'ayant pris à la gorge. Donc, il suffisait aux assaillants d'escalader agilement les murs du bâtiment, en s'aidant d'une solide corde, pour atterrir sur les escaliers, menant tout droit vers la galerie. Là où la fortune ciblée était ouvertement exposée. La corde ayant été amenée et dissimulée sur place dès la veille du cambriolage, tout était vite fait, comme prévu, sans ambages. Après avoir raflé le maximum, pesant le minimum, les deux aventuriers sont allés dare-dare, loin de tout regard, à la forêt d'Ennahli pour se partager le précieux butin.
Le voleur… roulé
Ce qui a amusé les enquêteurs concernés, c'est nous dit-on, que l'un des cambrioleurs coffré, s'est aperçu, avec amertume et regret, que son acolyte en face de lui, interrogé, l'avait bien roulé en partageant le butin ramassé ! Et qu'il s'est attribué astucieusement la part du lion sans que son « associé » ne sache pourquoi et comment. Ce qui a fait l'objet d'une longue et drôle explication entre les deux garnements en détention.
On crache le morceau
D'autre part, il a été établi par la même enquête policière que le duo avait réussi d'autres vols leur ayant permis d'écumer un important stock d'appareils électroniques et de caméras numériques, etc… pour une valeur estimée à neuf mille dinars. Ce vieux butin devait être, cette fois-ci, récupéré dans son infime partie. Au terme de l'enquête policière, les deux inculpés ont été différés devant le parquet de l'Ariana, bien sûr en état d'arrestation. Ils devaient comparaître vendredi dernier devant la Cour correctionnelle. A ce sujet, la victime du cambriolage qui a tenu à ne pas renoncer à ses droits de poursuites en tant que partie civile nous fait part de son étonnement de voir les inculpés comparaître devant la juridiction correctionnelle au lieu de la juridiction pénale. S'agissant, explique-t-il, d'un vol qualifié, ayant ciblé un local gardé. L.D