L'Espérance a usé de son réalisme et de son métier lors de l'empoignade de Johannesburg face à Orlando Pirates d'où elle est rentrée avec un précieux score de parité. Ce score (0-0) lui permet de préserver crânement le leadership qu'elle partage avec les Sud-Africains en attendant le match retour dans une semaine. On peut dire que l'Espérance Sportive de Tunis s'est bien tirée d'affaire avant-hier à Johannesburg face aux Sud-Africains d'Orlando Pirates dans le cadre de la troisième journée (poule B) de la Ligue des champions, et ce, en évitant la défaite. Ainsi, les «Sang et Or» auront-ils réussi l'essentiel en rentrant à Tunis avec un très précieux score de parité qui équivaut à une victoire dans la mesure où le risque de laisser des plumes face aux Sud-Africains était très présent tout au long de la rencontre. En effet, notre champion d'Afrique en titre a affronté une grande équipe très difficile à mater. De plus, avec la victoire des Guinéens de Horoya Conakry réalisée aux dépens des Zimbabwéens du FC Platinium en déplacement, chaque point de gagné aura désormais son pesant d'or. Entre l'EST et Orlando Pirates l'enjeu n'était autre que le leadership que les deux protagonistes se partagent jalousement. La défense dans un grand jour Des occasions nettes, il y en a eu au moins trois en faveur d'Orlando Pirates au début et surtout à la fin du match. Et à chaque fois la défense espérantiste arrive à tirer son épingle du jeu et à sauver sa peau avec l'aide, en particulier, de Mohamed Ali Yaâcoubi et du keeper Rami Jéridi qui étaient nettement au-dessus du lot grâce à leur promptitude et à leur sobriété. Et si l'on n'a pas vu grand-chose sur le plan offensif du côté espérantiste sauf sur l'énorme gâchis de Franck Kom à la 31', la défense était très rayonnante en parvenant à annihiler toutes les tentatives des Sud-Africains qui étaient pourtant bien structurées et très dangereuses. L'absence de Khalil Chamam dans l'axe défensif était pourtant très redoutée lors de ce match mais l'entente agréablement surprenante affichée par la paire axiale Chamseddine Dhaouadi-Mohamed Ali Yaâcoubi était une sorte de découverte heureuse pour les fans de l'EST. Rien ne filtrait même si le rythme imposé par Orlando Pirates était très soutenu. Il allait même crescendo au fil du temps jusqu'à atteindre l'étranglement en fin de match où les minutes s'écoulaient très lentement et le suspense atteignait son paroxysme. C'était au point où les supporters de l'Espérance ont lancé un grand «ouf» de soulagement au coup de sifflet final de l'excellent arbitre éthiopien Bamlak Tessema. Cela s'explique par ailleurs par le fait que l'adversaire de l'EST n'a pas perdu le moindre match durant environ six mois dans toutes les compétitions qu'il est en train de disputer. Dans ce duel, le dispositif défensif de Mouîne Chaâbani avait la lourde tâche d'empêcher la violabilité des filets de Rami Jeridi en guise d'une confortable continuation de parcours dans cette étape des poules. Même Aymen Ben Mohamed et Sameh Derbali, qui sont qui sont habitués à soutenir l'attaque à Tunis, n'avaient pas la possibilité de le faire face à la rapidité et au métier des avants sud-africains, toujours à l'affût pour exploiter le moindre espace et la moindre bévue. Un match retour très prometteur Plusieurs enseignements sont à tirer de ce beau bras de fer de Johannesburg entre deux des meilleures équipes africaines. Il y a d'abord le fait que l'adversaire de l'Espérance est très entreprenant. Ses joueurs sont très bien formés. Rares sont les fioritures dans leur jeu basé sur la rapidité, le mouvement constant avec une excellente permutation de postes et surtout une bonne application tactique. L'empreinte du coach serbe d'Orlando Pirates, Milutin Sredojevic, étant manifeste. Mais ce qui est le plus frappant dans le rendement de cette équipe, c'est surtout sa fraîcheur physique qui peut poser un gros problème à notre représentant lors du match retour qui aura lieu le 12 courant à Radès. Et alors que Anice Badri, Youssef Blaïli, Ghaïlane Chaâlali et Sameh Derbali étaient à bout de souffle en fin de match, les Sud-Africains étaient prêts à jouer une troisième mi-temps ! D'aucuns se demandent pourquoi les clubs sud-africains ne percent pas comme il se doit dans les compétitions africaines alors qu'ils ont un énorme potentiel technique, tactique et physique. Eh bien, on peut, peut-être, trouver la réponse dans le fait que leurs joueurs manquent terriblement de rage de vaincre et de détermination, voire de réalisme dans leurs prestations. Heureusement que ces qualités existent chez les «Sang et Or» qui seront prêts à donner la meilleure leçon à leurs adversaires dans quelques jours.