Moult facteurs se sont réunis avant-hier à Conakry pour rendre très ardue la mission de l'Espérance face à Horoya pour le compte de la première journée des poules de la Ligue des champions. Mais en revanche, beaucoup de chance était également du bord du champion d'Afrique en titre qui a failli rentrer à Tunis avec une lourde défaite. Et sur ce point, la palme revient au gardien «sang et or» Rami Jéridi qui a eu le grand mérite d'effacer au moins trois buts tout faits. Finalement, c'est sur un précieux score de parité (1-1) que cette entrée en matière s'est achevée après un match très pesant tout au long duquel on a eu droit à beacoup de frayeurs devant la cage de Rami Jéridi contre un nombre infime d'occasions de but pour notre représentant qui a risqué de laisser des plumes à Conakry. Ce fut sous un soleil de plomb avec une température de 34 degrés et une étouffante humidité de 70% qu'a eu lieu cette première sortie espérantiste. Et dire que la délégation «sang et or» à son départ pour la Guinée avait laissé un temps typiquement hivernal à Tunis avec tous les ingrédients caractéristiques : pluie, froid glacial, neige et vent. Le passage brusque de l'hiver à l'été a certainement eu un effet néfaste sur les joueurs de l'Espérance qui ont joué l'un de leur plus mauvais matches ces derniers temps. Cela n'est pas un alibi, diront certains, puisque tous nos clubs sont devenus habitués à ce genre de contretemps toujours propres à l'Afrique. Avouons quand même que c'est souvent très handicapant. Un démarrage en fanfare, puis rien ! En témoigne le pâle visage affiché par presque tous les joueurs de l'Espérance dans ce match où le score de parité sur lequel il s'est achevé peut être considéré comme un don du Ciel. Vraiment ! Les problèmes de l'Espérance ne vont pas s'arrêter aux conditions climatiques hostiles. Il y avait aussi et surtout une certaine errance collective qui donne déjà des soucis. Pourtant, le premier quart d'heure était nettement en faveur du champion qui arrivait à impressionner son hôte pas une série d'attaques bien articulées dans lesquelles la nouvelle recrue algérienne, l'attaquant Taïeb Meziani, s'est particulièrement mis en évidence. Après, la flamme de l'Espérance allait faiblir petit à petit pour donner une première mi-temps quelque peu équilibrée malgré une fin tonitruante en faveur des Guinéens qui commençaient déjà à prendre confiance en leurs moyens somme toute très respectables. C'est que comme tout un chacun le sait, la Guinée a des traditions en matière de football dont Horoya et surtout Hafia Conakry en sont les porte-drapeaux. Mais les choses ont commencé à se corser pour l'Espérance dès la reprise de jeu quand Horoya s'était rendue à l'évidence que les joueurs de l'Espérance étaient loin de pouvoir gérer leurs réserves physiques, déjà à plat, jusqu'à la fin de la rencontre. Du coup, les seize mètres espérantistes subissaient l'état de siège imposé par les virevoltants attaquants guinéens dont les très dangereuses tentatives furent annihilées par le brave Rami Jéridi, incontestablement le héros de ce match. Ce dernier n'a fléchi qu'à la 67' sur un heading «culotté» réussi par Mandela qui parvint à ouvrir le score en faveur de son équipe. Ce qui intrigue dans ce but, c'est que ce petit joueur, dont la taille ne dépasse guère les 1m60, s'est habilement et «incompréhensiblement» incrusté entre Dhaouadi et Chammam avant de leur ravir l'initiative. Un jour sans pour le milieu Après ce but, les Guinéens ont voulu profiter de la situation et enfoncer davantage le clou. C'est là que tout le calvaire de l'Espérance allait se poursuivre sans relâche jusqu'aux dernières minutes de la partie. C'était tellement frénétique que les deux latéraux Aymen Ben Mohamed et Sameh Derbali n'arrivaient pas à se ruer en attaque comme d'habitude. Mais ce qui a énormément facilité la tâche de l'adversaire, c'était surtout la bizarre dislocation du milieu de terrain de l'EST qui n'a pas honoré son contrat dans ce duel. Coulibaly, Chaâlali et Badri étaient complètement «out». En l'absence de Kom (suspendu), le lien entre la défense et l'attaque par l'habituelle relance qui est l'un des atouts majeurs de l'Espérance était totalement inexistante. Heureusement qu'en football, il y a un autre facteur sur lequel on peut souvent compter : la chance. En effet, à la réussite déterminante de Rami Jéridi qui a sauvé l'Espérance d'une défaite certaine, il y a eu en plus un coup de théâtre heureux survenu à la 93' pour le champion d'Afrique. Ce fut quand Anice Badri parvint contre toute attente et sur l'unique vraie occasion présentée à son équipe à égaliser et à sauver une situation presqu'inespérée. Pourtant, le même Badri et l'Algérien Youssef Blaïli qui lui a servi la passe lumineuse du but étaient tout simplement l'ombre d'eux-mêmes tout au long du match. Ainsi, le réalisme et l'expérience de l'Espérance ajoutés à beaucoup de chance ont été là pour lui éviter un premier revers susceptible de semer le doute. Désormais, des solutions s'imposent et chacun sait à quoi s'en tenir.