« Amen social » vise 900 mille familles. 400 mille enquêtes ont été déjà réalisées par 1.500 experts assermentés au niveau de 24 directions régionales. C'est une nouvelle approche pour lutter contre la pauvreté, la marginalisation et l'exclusion sociale en réponse aux attentes des catégories sociales démunies, a ajouté en substance Mohamed Trabelsi. « Il faut aboutir d'ici 2021 à la généralisation de la protection sociale dans le pays Beaucoup de structures et d'institutions relevant de divers ministères interfèrent dans la politique de l'Etat en matière de soutien et d'aide sociale, mais on ne retient à la fin que des actions qui ont montré leur limite et n'ont pas contribué à la régression de la pauvreté dans le pays. Tout le système était défaillant et il fallait penser à regrouper et mieux organiser les efforts des parties prenantes pour éviter la dispersion et l'éparpillement des actions et tracer une stratégie nationale capable de constituer un rempart contre la pauvreté et de déterminer les orientations générales des politiques sociales de l'Etat dans le domaine de la promotion des catégories pauvres et les catégories à revenu limité, d'où la nouvelle loi adoptée par l'ARP en janvier 2019, relative à la création du programme « Amen social » pour la promotion de ces catégories. Lancement d'une campagne d'enregistrement Le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a mis l'accent sur l'importance de cette loi qu'il a tenu à qualifier d'historique lors de son allocution d'ouverture qu'il a prononcée à l'occasion d'une journée d'information et à laquelle ont assisté les directeurs régionaux des 24 gouvernorats. Un premier colloque qui est consacré aux gouvernorats du grand Tunis, mais aussi au lancement d'une campagne encourageant les personnes et familles nécessiteuses à s'inscrire dans ce programme et bénéficier de leurs droits. « Amen social » vise 900 mille familles. 400 mille enquêtes ont été déjà réalisées par 1.500 experts assermentés au niveau de 24 directions régionales. C'est une nouvelle approche pour lutter contre la pauvreté, la marginalisation et l'exclusion sociale en symbiose avec les slogans scandés lors de la révolution et en réponse aux attentes des catégories sociales démunies, a ajouté en substance Mohamed Trabelsi. « Il faut aboutir d'ici 2021 à la généralisation de la protection sociale dans le pays », souligne-t-il. Une responsabilité nationale Un travail colossal, mais bien méticuleux, est en train d'être accompli dans ce cadre et les résultats ne se feront plus attendre, mais la responsabilité de la mise en œuvre de cette nouvelle loi et sa réussite n'incombent pas seulement au ministère des Affaires sociales. Ce sera plutôt une responsabilité partagée entre l'Etat, les institutions, les organisations et la société civile. « C'est une responsabilité nationale ». Les listes des personnes qui bénéficieront du programme « Amen social », selon un modèle de scoring mis en place, seront publiées dans le cadre de la transparence. La sélection se fera sur la base des règles d'objectivité et d'équité et en tenant compte du principe de la discrimination positive au profit des catégories à besoins spécifiques, des régions et des zones prioritaires selon les indicateurs de développement régional. Les personnes non retenues peuvent faire des réclamations. Ce sont là des mesures qui coupent court avec certaines pratiques qui privaient les gens d'aide et de soutien pour des raisons politiques. Création d'un Conseil supérieur pour le développement social Deux structures seront créées dans le cadre de ce programme compte tenu de sa grande importance, à savoir un Conseil supérieur pour le développement social, présidé par le chef du gouvernement, et qui vise le développement inclusif, ainsi qu'une Agence nationale pour l'intégration et le développement social. Une stratégie pour la lutte contre l'exclusion, la réduction de la pauvreté et de leurs causes est en cours d'élaboration depuis une année, explique Lotfi Hdhili, directeur général du programme « Amen social ». « Cette stratégie répond à une approche participative et sera mise en place avec le concours de toutes les parties prenantes. Elle vise l'élaboration et le développement de programmes et de mécanismes d'inclusion sociale et d'autonomisation économique au profit des catégories pauvres et des catégories à revenu limité en vue de les aider à sortir de la précarité », déclare Lotfi Hdhili. Il ajoute que ce programme est une responsabilité nationale qui sous-entend la contribution à la prévention de la pauvreté, la garantie des conditions de vie digne pour les catégories pauvres et à revenu limité, ainsi que la garantie de leur accès aux différents services de soins, d'éducation, de formation professionnelle et notamment d'inclusion socioéconomique. Rétablir l'ascenseur social Le programme « Amen social » a fixé plusieurs objectifs visant la promotion des catégories pauvres et les catégories à revenu limité en vue d'améliorer leurs conditions de vie et leur garantir l'accès aux services de base et le droit à un revenu minimum, ainsi que la réduction des inégalités et le renforcement des mécanismes d'inclusion, d'autonomisation et de lutte contre la marginalisation. Une œuvre colossale pour rétablir l'ascenseur social, dira le directeur général du programme, Lotfi Fhdili. Selon la nouvelle loi, sont considérés « catégories pauvres et catégories à revenu limité » les individus ou les familles qui souffrent d'une privation multidimensionnelle touchant le revenu, la santé, l'éducation, l'accès aux services publics et les conditions de vie. C'est la première fois que la notion de pauvreté est bien définie, ce qui est de nature à mieux cerner les familles nécessiteuses. Les conditions et les procédures d'octroi et de retrait des bénéfices et de recours dans le cadre de ce programme sont arrêtées par un décret gouvernemental. Dans ce contexte, plusieurs intervenants ont appelé à la publication de ces arrêtés dans les plus brefs délais, alors que d'autres n'ont pas manqué d'insister sur le rôle que doit assumer l'ARP dans le contrôle de la mise en œuvre de la nouvelle loi.