«La France doit s'investir dans cette jeune démocratie tunisienne qui a montré son caractère exceptionnel et unique». Ainsi parlait, hier, Youssef Chahed devant les journalistes à l'issue de son entretien avec le président français Emmanuel Macron. Et les résultats qui ont couronné trois jours d'échanges et de dialogue tuniso-français montrent que les relations bilatérales sont sur la bonne voie pour un partenariat gagnant-gagnant Hier, au terme de la visite officielle de trois jours qu'il a effectuée en France et qui a été couronnée par une moisson prometteuse d'accords de coopération bilatérale, le chef du gouvernement Youssef Chahed a notamment déclaré : «Les relations tuniso-françaises sont sur la bonne voie, à la faveur du doublement des investissements français en Tunisie à l'horizon 2022». Le chef du gouvernement parlait à la presse nationale à l'issue de son entretien avec le président français Emmanuel Macron, rencontre au cours de laquelle il a été convenu de mettre en place un programme commun pour la mise en œuvre d'une stratégie globale d'échange de renseignements en matière de lutte commune contre le terrorisme. Un programme dont la mise en œuvre vient répondre à l'appel lancé par le chef du gouvernement, via la France, soulignant: «Aider la Tunisie à affronter les terroristes est la meilleure façon pour l'Europe de se protéger». Youssef Chahed ajoute : «La France doit soutenir la Tunisie dans une logique de codéveloppement pour qu'elle puisse assurer un avenir meilleur à toute la région du sud de la Méditerranée». Et cette approche de codéveloppement a été longuement développée dans l'interview que le chef du gouvernement a accordée au quotidien «Le Figaro». Une approche dont les lignes principales ont été présentées lors de la rencontre Medef-Utica par Youssef Chahed lui-même. On y a évoqué la feuille de route économique du gouvernement comprenant les réformes fondamentales à venir pour améliorer l'environnement des affaires et l'attractivité de la Tunisie en tant que site d'investissement. «Venez investir en Tunisie, venez investir dans la démocratie» Le chef du gouvernement a été clair et direct lors du Forum économique franco-tunisien tenu sous le thème : «Un partenariat d'avenir». Son appel aux hommes d'affaires français «Venez investir en Tunisie, venez investir dans la démocratie» est chargé de signification. Il est temps, en effet, que les investisseurs français profitent des opportunités que leur offrent le climat d'investissement en Tunisie et les relations tuniso-françaises exceptionnelles. L'objectif est de voir augmenter le nombre des sociétés françaises implantées en Tunisie (1.400 à l'heure actuelle) et de développer encore plus le volume des échanges commerciaux tuniso-français estimés aujourd'hui à 7 milliards d'euros. De son côté, la secrétaire d'Etat française auprès du ministre de l'Economie et des Finances, Agnès Pannier Runacher, a souligné qu'il «faut passer des discours aux actes et engager de vrais investissements. Nous voulons instaurer un partenariat tuniso-français gagnant-gagnant. D'importants projets seront engagés d'ici 2020 en Tunisie comme la réalisation d'un hôpital pluridisciplinaire à la suite de la conversion de 80 millions d'euros de la dette tunisienne», a-t-elle annoncé. Il s'agit également de l'aménagement de l'hôpital de Sidi Bouzid, de la création d'une centrale électrique à Sfax (120 millions d'euros), de l'ouverture d'une ligne de crédit pour les PME tunisiennes d'une valeur de 30 millions d'euros.