L'Uget battue jusque dans ses fiefs traditionnels Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) a publié les résultats préliminaires des élections estudiantines qui se sont déroulées jeudi 28 février dernier. Il s'agissait d'élire les représentants des étudiants dans les conseils scientifiques. Jeudi prochain, 7 mars, ce sera au tour des élections visant à désigner les représentants des étudiants dans les Conseils des universités. Le communiqué du Mesrs a précisé qu'il apporterait d'autres éléments plus détaillés sur ce scrutin dans les prochains jours. Officiellement, les résultats ont donné un vainqueur. C'est l'Ugte (Union générale tunisienne des étudiants). C'est elle qui a recueilli le plus fort suffrage avec 45 %. L'Uget (Union générale des étudiants tunisiens) n'a pas réussi à enregistrer le score qu'elle attendait et qui lui aurait permis de rester dans une position dominante. Aussi n'a-t-elle obtenu que 32 % des voix. Les «indépendants », pour leur part, n'ont pas démérité puisqu'ils sont parvenus à décrocher 23%. De ce fait, 534 étudiants devront siéger dans les conseils scientifiques au niveau national. Rappelons que ces élections ont été précédées d'une campagne électorale avec une grande concurrence entre l'Ugte et l'Uget. Chacune a essayé d'attirer le maximum d'électeurs vers son camp. Mais, au vu des résultats, il paraît que c'est la mouvance islamiste qui l'a remporté (l'Ugte). Les membres de cette union ont été plus volontaristes et se serait impliqués beaucoup plus que leurs rivaux de toujours. Cette défaite de l'Uget, jusque dans ses fiefs traditionnels, n'est que le reflet de ce qui se passe sur la scène politique dans le pays. En effet, ces deux mouvements qui représentent, en fin de compte, les tendances gauche-droite traduisent la réalité politique du terrain. Les observateurs de la vie estudiantine sont unanimes pour affirmer que le discours de la gauche estudiantine, en particulier, et celui des politiciens n'accroche plus. Il est, totalement, dépassé. Ceci ne veut, nullement, dire que les parties rivales sont plus performantes. Loin de là. On avance, toutefois, la disponibilité des moyens matériels chez les uns ou les autres. La victoire est à celui qui peut mobiliser le plus de soutien de la part des «sponsors». Finalement, derrière chaque victoire, il faut chercher l'appui qui aurait permis de concrétiser l'objectif. L'Uget ne pourra s'en vouloir qu'à elle-même et à ses adhérents qui doivent tirer la leçon de cet échec. Il reste, encore, les prochaines échéances pour désigner les représentants des étudiants dans les Conseils des universités. Les différents candidats savent, désormais, à quoi s'en tenir. Dans tous les cas, c'est le taux de participation qui peut constituer l'un des meilleurs indices pour qualifier ces élections. La publication de ce taux permettrait de se faire une idée plus précise sur la mobilisation et l'implication des étudiants dans les quelque 200 institutions d'enseignement supérieur.