Le durcissement des protestations pourra prendre fin si l'accord du 7 juin 2018 est mis en œuvre Le membre du bureau national de l'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (Ijaba), Abdelkader Bouslama, a nié, mercredi, l'existence de négociations ou de concertations entre l'Union et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, affirmant que les salaires du mois de mars des enseignants grévistes affiliés à l'Union ont été gelés. Dans une déclaration à l'Agence TAP, en marge d'une séance d'audition des représentants de «Ijaba» par la Commission de la jeunesse, des affaires culturelles, de l'éducation et de la recherche scientifique à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Bouslama a brandi la menace d'une année blanche en l'absence de solution concernant le dossier de l'enseignement supérieur. «Eviter une année blanche reste possible si l'autorité de tutelle accepte de retourner à la table des négociations avec Ijaba», a-t-il dit. Il a ajouté que le durcissement des protestations pourra prendre fin si l'accord du 7 juin 2018 est mis en œuvre et si le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique renonce à la réforme du système «LMD». Bouslama a, à cet égard, expliqué que le projet de réforme préconisé par le ministère consiste à unifier les deux licences, appliquée et théorique, en une seule licence (appliquée), estimant qu'une telle mesure est de nature à porter un grand préjudice à la recherche scientifique, compte tenu des besoins du marché du travail en diplômés en licences appliquées, tandis que la recherche scientifique est basée sur la licence théorique, selon lui. Par ailleurs, M. Khalbous a réaffirmé, mercredi, dans une déclaration à l'Agence TAP, que le ministère rejette les formes de protestation qui prennent les étudiants en otage, en allusion à la décision de l'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (Ijaba) de recourir à l'escalade suite au gel des salaires des enseignants, en grève administrative depuis le 2 janvier 2019. Il a, cependant, affirmé que son département demeure ouvert au dialogue, rappelant que le gouvernement s'est engagé à revoir à la hausse les salaires des professeurs universitaires et que ces derniers bénéficieront de négociations spécifiques portant sur une majoration salariale, à partir du mois de juillet de l'année en cours. Ijaba a qualifié la décision relative au gel des salaires d'«abusive» et d'«illégale», accusant le chef du gouvernement et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d'avoir choisi «la politique de la terre brûlée au sein de l'université publique pour ouvrir le champ aux universités privées et étrangères». A noter que les enseignants adhérant à l'Union ont boycotté les examens de la session principale du premier semestre suite à la non-application par le ministère de tutelle de l'accord du 7 juin 2018 portant sur l'alignement des salaires des enseignants conformément aux diplômes scientifiques.