La gestion intégrée des ressources en eau (Gire) est révélatrice de la bonne gouvernance de cette richesse rare et précieuse. La Tunisie a adopté une gestion durable des ressources en eau, d'une fourniture saine de l'eau et de son assainissement. Cette gestion, obligatoirement coordonnée, devrait englober toutes les dimensions : sociale, économique, environnementale, juridique et culturelle, tenant compte de l'ensemble du système hydrologique de surface, souterrain, non conventionnel et aussi des besoins des différents secteurs (eau potable, agriculture, tourisme, industrie…). C'est que l'on appelle communément la gestion intégrée des ressources en eau (Gire). La finalité étant de maximiser et de manière équitable le bien-être économique et social résultant, sans pour autant compromettre celui des générations futures et la pérennité des écosystèmes vitaux. Faut-il rappeler que la Gire n'est pas une solution technique, mais une approche et un long processus vers une responsabilité collective partagée entre l'ensemble des intervenants du secteur (décideurs, citoyens…) visant une meilleure coordination pour la bonne gestion du secteur de l'eau. Décisions concertées La Gire prévoit une participation équilibrée de l'Etat et des usagers, et offre les moyens de disposer de décisions concertées et partagées pour une réelle appropriation de l'ensemble des intervenants dans le secteur de l'eau. La Gire consiste aussi à travailler ensemble avec toutes les parties prenantes. Les différents usages de l'eau ainsi que les besoins sont pris en considération. Ce type de gestion prône un changement de comportement de tous les intervenants : décideurs politiques, administration et usagers de l'eau (agriculteurs, ménages, société civile, etc.). Ce changement de comportement doit se manifester, d'abord, par le respect des lois en vigueur et, surtout, par leur application de la part de tout le monde. Pour réussir une Gire, beaucoup de choses doivent changer. II faut affiner le comportement pour favoriser le travail en équipe, communiquer plus et bien, tout en facilitant pour les autres l'accès à l'information et le partage de celle-ci en évitant le cloisonnement, de sorte que les plus proches soient au courant des actions menées. Il s'agit aussi de développer une coopération fructueuse et des relations d'échange dans un processus gagnant-gagnant. Pour mener correctement une Gire, il est recommandé aussi d'être proactif et innovant, donnant lieu à des améliorations réelles et durables sur la base de ce qu'on appelle «les leviers efficaces de transformation» qui permettent d'avoir de grands impacts sur les actions pertinentes réalisées. La Tunisie est signataire des accords de Dublin (1992) sur lesquels se base la gestion intégrée des ressources en eau (Gire). L'eau douce est une ressource vulnérable, essentielle pour la vie, le développement et l'environnement. Le développement et la gestion des ressources en eau devraient être basés sur une approche participative impliquant, à tous les niveaux, les utilisateurs, les planificateurs et les responsables politiques. Aussi les femmes, elles, jouent un rôle central dans la fourniture, la gestion et la sauvegarde de l'eau qui a une valeur économique dans tous les secteurs et devrait être reconnue en tant que bien économique. Le programme mondial de l'eau des Nations unies considère, d'ailleurs, que la gestion de l'eau avec l'approche Gire est un indicateur d'une bonne maîtrise de cette richesse dans le pays.