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La SONEDE d'alarme
Eau
Publié dans Le Temps le 11 - 06 - 2011

Peut-on dire que la crise économique présente à la fois des défis et des opportunités pour le secteur de l'eau ? Quels sont les risques perçus dans la baisse des investissements dans le secteur de l'eau ? Hédi Haj Abdelkader responsable régional de la Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des eaux (SONEDE) a évoqué lors du dernier forum de l'Association des économistes tunisiens à Hammamet les conséquences de la crise financière sur le secteur de l'eau en Tunisie.
La crise financière et économique mondiale, qui a pour origine la crise hypothécaire de 2007 aux Etats-Unis, a un impact sur tous les secteurs y compris le secteur de l'eau.
« Concrètement, note Hédi Haj Abdelkader la crise affecte tous les types de systèmes de distribution d'eau et d'assainissement – qu'ils soient situés dans des pays en voie de développement ou dans des pays développés – de plusieurs manières dont les principales sont le resserrement des liquidités et l'augmentation des coûts d'emprunts les obligent à repousser la réalisation des projets. Actuellement les pays trouvent des difficultés d'avoir des emprunts auprès des bailleurs des fonds qui sont devenus plus exigeants, en imposant des critères sévères pour l'obtention de l'emprunt et la réalisation des projets. Ajouter à cela l'augmentation des frais d'exploitation liés à l'énergie, aux produits chimiques ainsi que les autres coûts variables rendent les capacités d'autofinancement incertaines. Le secteur de l'eau consomme des produits dérivés du pétrole tels que le polyéthylène, influencé par la fluctuation des prix du pétrole ; les conduites en fonte dont la fabrication consomme beaucoup d'énergie. Certains projets qui ont été programmés sur le 11ème plan, ont été reportés ou parfois même annulés pour manque des sources de financement.En raison de la perte de leur emploi ou de la réduction des dépenses non essentielles, les clients sont moins disposés à payer leurs factures de service. Les recettes provenant de clients industriels sont également menacées étant donné que la production baisse dans de nombreuses industries dépendantes de l'eau. Les programmes d'aide en faveur des personnes à faible revenu et les services d'aide sociale n'ont plus la même capacité à venir en aide à ceux qui ne peuvent véritablement pas se permettre de payer l'eau ».
Les difficultés de recouvrement
Pour le cas de la Tunisie. Les investissements pour l'alimentation du milieu urbain en eau potable ont été financés par les usagers, la Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) ne recevant pas de subventions pour investir dans ce milieu. « Ces investissements affirme Hédi Haj Abdelkader sont financés annuellement par la capacité d'autofinancement propre à la SONEDE et par des emprunts extérieurs. Toutefois, les charges financières liées à la dette ont été couvertes par les recettes provenant des abonnés. En revanche, les projets ruraux réalisés par la SONEDE sont totalement financés par le budget de l'Etat, la SONEDE effectuant cet investissement en quelque sorte pour le compte de l'Etat. Quant aux projets d'assainissement, ils ont été largement financés par les subventions de l'Etat. La crise financière pousse les Etats à ne pas accepter des augmentations tarifaires par crainte des émeutes et des révolutions par les peuples. Actuellement, la situation financière des entreprises qui gèrent l'eau est mise à mal par l'insuffisance des ajustements tarifaires et pour la SONEDE, ils ne sont autorisés que trois fois depuis 1997, en 1998 , 2003 et 2010. La question de recouvrement de coûts est cruciale pour la SONEDE dont le déficit d'exploitation a commencé depuis deux années. Ses difficultés financières ont abouti à une tentative de réduction des coûts, mais la charge salariale ne cesse d'augmenter dans des proportions plus élevées que les produits d'exploitation. Le recouvrement des coûts est donc assuré par la SONEDE sans apport de l'Etat, toutefois la SONEDE trouve des difficultés d'assurer le recouvrement de certains impayés appartenant à certains ministères (de l'intérieur, de la défense) et les impayés imputés à l'ancien parti politique RCD, ainsi que des impayés concernant des travaux financés par la SONEDE
Faible rôle du secteur privé en situation de crise
En l'absence de concurrence, l'efficacité n'est pas la priorité estime Hédi Haj Abdelkader. « Les coûts dit-il sont susceptibles d'être élevés et les services tellement restreints que peu d'utilisateurs potentiels peuvent accéder aux services. Les pauvres des milieux urbains, qui résident souvent dans des zones non structurées (bidonvilles), paient un lourd tribut pour un service d'eau insuffisant en terme de quantité et de qualité. Afin de surmonter ces difficultés, les pouvoirs publics, un peu partout dans le monde, ont fait appel à la participation du secteur privé. Correctement conçus, les contrats de Participation du secteur privé (PSP) peuvent renforcer l'autonomie des prestataires de services tout en accroissant leur responsabilisation. Avant tout, la PSP constitue un outil visant à augmenter l'efficacité des prestataires de services d'eau et d'assainissement, qui garantit par ailleurs une qualité élevée de services alliée à des tarifs demeurant abordables. Un certain nombre de parties prenantes doivent être prises en compte lors de la rédaction d'un contrat de PSP dans le secteur d'eau. Citons en premier lieu les consommateurs, les pouvoirs publics et le personnel. La plupart des institutions internationales de financement (IIF) préconisent activement le recours à la PSP afin d'améliorer la qualité des services d'eau et d'assainissement et d'intensifier la gouvernance dans le secteur, or en période de crise, le privé n'a pas la volonté de s'engager. En Tunisie, la SONEDE confie à des entreprises privées les travaux de génie civil et la fourniture de biens d'équipement et autres. Seules quelques études ponctuelles sont confiées à des bureaux d'études sinon la plupart sont faites par le personnel de la SONEDE. Ces dernières années, la SONEDE a confié quelques tâches secondaires à des privés tels que le gardiennage et les travaux de ménage des principaux bâtiments administratifs de la SONEDE. Quelques branchements particuliers sont confiés à des privés sans que la SONEDE ne soit réellement convaincue de l'utilité. Une tentative de faire participer le secteur privé à la détection des fuites a été faite, mais rapidement la SONEDE a conclu à l'incapacité du privé de faire mieux qu'elle cette tâche et s'apprête à l'abandonner.
Une perspective optimiste
La crise financière et économique actuelle présente à la fois des défis et des opportunités pour le secteur de l'eau. On pourra poser la question suivante avec une perspective optimiste : le secteur de l'eau peut-il bénéficier de la crise financière qui pourra faire pression sur les acteurs de l'eau à une efficacité et à une innovation accrue?
L'innovation pourra agir sur la demande en eau précise Hédi Haj Abdelkader qui ajoute « L'eau est une affaire multidisciplinaire, fortement liée à l'innovation touchant les composantes de l'eau telles que la gestion des ressources (gestion de l'offre), l'énergie dont le coût devient de plus en plus important, la technologie de dessalement des eaux saumâtres et eaux de mer. Dans le champ politique, le rôle de l'Etat en tant que représentant et garant de l'intérêt général est interpellé, en particulier par rapport aux délégations de service public et la privatisation. De sa capacité à concevoir, faire partager et faire respecter un cadre qui garantisse un accès équitable dépendra aussi le niveau d'exigence que l'on peut espérer en termes d'usage de l'eau. Parmi les exigences d'outils innovants à définir et faire accepter comme critères des choix, figurent les repères et indicateurs de performance. Ceci renvoie aux questions de gouvernance. Les tendances actuelles en matière de délégation de service public ne sont-elles pas trop univoques pour concilier le double enjeu du nécessaire rôle de l'Etat autant que de l'indispensable rôle des acteurs professionnels ? Dans le champ des instruments économiques incitatifs à l'économie et/ou dissuasifs à la surconsommation, les mesures possibles sont fortement liées à la différenciation entre usagers et l'internalisation des coûts des certaines externalités. La tarification progressive et la tarification sociale sont de plus en plus utilisées en Méditerranée. Celles-ci peuvent toutefois aboutir à des remises en cause de certaines productions irriguées par ailleurs génératrices de richesse monétaire et/ou de devises. L'innovation nécessaire consistera à inventer des dispositifs non seulement économiquement viables, mais socialement et écologiquement acceptables. L'approche exclusive par l'offre dans sa dimension classique n'est pas de nature à intégrer cette complexité qui n'est ni sa culture d'origine, ni son expertise première. Dans le champ de la technique et des technologies, les innovations réalisées ces dernières années - en particulier les technologies de l'information et de la commande - comportent un gisement important d'économies d'eau dans les circuits de production et de distribution de l'eau. Gestion de réseau, comptage, détection des fuites et dérivations, recouvrement des coûts, etc. Leur mise en oeuvre est avant tout une question de volonté politique d'investissement et des moyens financiers et humains pour les amortir. Ces instruments indispensables doivent être mis au service d'une politique de gestion par la demande. Dans l'espace social, l'enjeu consiste tout simplement en une révolution culturelle pour arriver à des changements significatifs de comportements. Si historiquement la tradition méditerranéenne avait un rapport particulièrement respectueux à l'eau, cette tradition a littéralement volé en éclats avec les phénomènes de l'urbanisation et de l'élévation du la crise financière a poussé les gouvernements, à renouveler les efforts et les stratégies de gestion de l'eau qui est une denrée rare par nature. En effet on a souvent donné l'attention à la gestion de l'offre et la gestion de la demande est souvent négligée.
Il faut préciser que la gestion de la demande consiste en l'ensemble des interventions et systèmes d'organisation que les entreprises et leurs gouvernements peuvent mettre en œuvre pour accroître les efficiences techniques, sociales, économiques, institutionnelles et environnementales dans la gestion de l'eau.
Le programme d'économie d'eau en Tunisie
En Tunisie un programme national d'économie de l'eau potable et plus 2005-
2009 a permis de procurer des quantités d'eau estimées à 4,6 millions de mètres cubes en dépit de l'augmentation de la consommation de 3,3% en moyenne.
« Ce programme explique Hadj Abdelkader poursuit son activité en 2010 pour suivre des efforts en matière de réduction de pression dans les réseaux eau potable par la mise en place des deux procédés : l'installation des réducteurs intelligents de pression,le balancement des étages de pression,l 'augmentation de la cadence de réhabilitation de 200 km à 800 km en 2014 pour atteindre un taux de 2%,l'augmentation de la cadence de remplacement des branchements de 13 000 à 30 000/an,le remplacement des tous les branchements en plomb fin 2014,l'augmentation de la cadence de changement des compteurs Hors classe de 20 000 à 60 000 /an et de la réalisation les opérations de recherche de fuites par sous-traitance de 30% actuellement à 50% fin 2014 avec une réalisation moyenne de 3500 km /an en sous-traitance. Le programme s'est également intéressé à l'économie des eaux d'irrigation portant, notamment, sur la maîtrise des méthodes d'irrigation et des techniques modernes, devant contribuer à leur extension pour les porter à 430 mille hectares à l'orée de 2014. La Gestion des ressources en eau dans le contexte mondial de la crise financière, du changement climatique et de la fluctuation des prix d'alimentation et de l'énergie, nécessite la mise en place des stratégies harmonisées permettant de préserver l'accès à l'eau de bonne qualité et comme un droit fondamental pour tous les êtres humains. La crise économique mondiale ne doit pas faire oublier la question de l'eau, Les décideurs doivent être bien informés pour pouvoir mobiliser à court terme les fonds nécessaires aux infrastructures de l'eau et stimuler les investissements à long terme en faveur du développement durable »


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