La direction du Théâtre national tunisien et celle du Théâtre El Hamra viennent d'annoncer, dans une conférence commune qui a eu lieu à la Salle le 4e art, le jumelage de la première édition du festival Ezzeddine Gannoun (24-29 mars 2019) et la 5e édition de la semaine de la Journée mondiale du théâtre, célébrée le 27 mars de chaque année et qui se tiendra du 23 mars au 1er avril 2019. A ce sujet, le directeur général du Théâtre national tunisien, Fadhel Jaïbi, a indiqué que le jumelage des deux festivals est une occasion pour voir plus de pièces de théâtre et découvrir des pièces du théâtre mondial. Evoquant le programme de la semaine de la Journée mondiale du Théâtre, Jaïbi a fait savoir que l'ouverture (23 mars) sera italienne avec le spectacle «Shakespeare in Dream», un spectacle produit par la compagnie «ResExtensa» où se mélangent l'art du cirque, le théâtre et la danse. Le jumelage s'inscrit dans la nouvelle politique d'ouverture du Théâtre national tunisien, a ajouté Jaïbi en précisant que la direction du théâtre a multiplié la coopération avec les régions et les compagnies privées. Il a, en outre, révélé que l'Ecole du comédien vient d'obtenir l'accréditation du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, que le théâtre national tunisien a produit 8 œuvres artistiques pour la saison 2018/2019 et ambitionne de produire 10 œuvres par an au cours des prochaines saisons. De son côté, la directrice du Théâtre El Hamra a exprimé sa satisfaction de la coopération avec le Théâtre national en soulignant que l'objectif principal du festival «Ezzeddine Gannoun» est de soutenir les jeunes metteurs en scène tunisiens aux niveaux national et international. Dans ce contexte, la directrice a fait savoir que le comité de direction du festival a invité plusieurs organisateurs internationaux de spectacles au festival afin qu'ils puissent prendre connaissance de la jeune scène artistique tunisienne pour la programmer dans des festivals internationaux. Sept œuvres sont sélectionnées pour cette première édition dédiée aux jeunes metteurs en scène tunisiens, à savoir «Errhout» d'Imed El Mai, «Faut pas payer» de Mohamed Ali Galai, «Madame M» d'Essia Jaibi, «Terfess» de Hafedh Zallit, «Intelligentsia» de Nizar Saidi, «Fantastic City Again» d'Ahmed Amine Ben Saâd et Sihem Akil et «La nuit des assassins» de Nader Belaïd. Les pièces seront accueillies dans trois salles de la capitale : la salle 4e art, Théâtre El Hamra et le Ciné-théâtre le Rio. Parlant des prix, Cyrine Gannoun a indiqué que trois prix seront décernés dans le cadre de la compétition officielle. Le grand prix de la compétition est une tournée internationale prise en charge du spectacle lauréat dans deux festivals internationaux. Le second prix est le «Prix Mokthar Hachicha» qui consiste à offrir des billets d'avion dans un festival international partenaire. Le troisième prix intitulé «Prix du Jury by l'Institut français de Tunisie» consiste en la participation et la prise en charge d'un séjour pour un jeune metteur en scène tunisien durant 15 jours au Festival d'Avignon en France. Dimension arabo-africaine Les organisateurs de ce festival (consacré dans sa première édition aux œuvres tunisiennes) dont le logo a été conçu par le calligraphe Nja Mahdaoui, ambitionnent d'ouvrir la compétition du festival dans les prochaines éditions au théâtre africain et arabe afin de mieux correspondre à l'approche artistique arabo-africaine de feu Ezzeddine Gannoun. La cérémonie d'ouverture (24 mars) et celle de clôture (29 mars) du Festival Ezzeddine Gannoun seront animées par les ressortissants du Centre arabo-africain de Formation et de recherches théâtrales fondé par feu Gannoun, a insisté sa fille, Cyrine, rappelant que le centre a pu former depuis sa création plus de 360 artistes. Evoquant le programme off du festival Ezzedine Gannoun, le directeur artistique, Abdelmonem Chouayet a annoncé la programmation à la salle 4e art de trois rencontres autour de la problématique de la mise en scène avec un panel de discussion incluant la participation de metteurs en scène tunisiens et étrangers (25 mars), un débat autour de la question de la mise en scène (26 mars) et une réflexion sur la problématique du public (27 mars). Organisé par l'espace «El Hamra, Théâtre de tous les Arts», cette nouvelle manifestation théâtrale portant le nom du metteur en scène et comédien feu Ezzeddine Gannoun a pour objectif de mettre la lumière sur les jeunes metteurs en scène tunisiens, africains et arabes. Espace de création, de diffusion et de formation, l'espace «El Hamra» abrite depuis 2001 le premier Centre arabo-africain de formation et de recherches théâtrales fondé par feu Ezzeddine Gannoun (1953-2015).