Selon Ijaba, le nombre d'étudiants concernés par le boycott des examens du premier et du second semestres s'élèverait à 120.000 dans près de 70 institutions d'enseignement universitaires Il semblerait, selon les affirmations du ministère, qu'Ijaba souhaiterait se désengager de la démarche adoptée et opter pour une autre. Cela s'est traduit par un préavis de grève en date du 4 novembre 2018. Dans ce préavis, il y avait la menace de rétention des notes des devoirs de contrôle et des TP dans une première étape. Dans une seconde étape, on y stipulait de ne pas remettre les devoirs (communiqué en date du 2 décembre 2018) Le syndicat, faut-il le préciser, existe juridiquement depuis le 6 octobre 2011. Il se veut «indépendant» et proclame qu'il ne relève pas de l'Ugtt. Pour l'heure, ce syndicat fait parler de lui avec force. Après avoir tenu en haleine durant toute l'année universitaire passée les étudiants et leurs parents (en menaçant d'une année blanche), il récidive cette année et promet de nouveau, les mêmes sanctions s'il n'obtient pas satisfaction sur les revendications qu'il a présentées au ministère. Ce dernier vient de rappeler les mesures à adopter en cas de travail non fait. À savoir appliquer les termes de la loi n. 112-1983 (article 6 et le décret n.1825-1993 relatif au statut particulier actuel des enseignants chercheurs articles 3, 6, 23 et 32). Cette décision serait effective en raison de la prise en otage des étudiants. Selon Ijaba, le nombre des étudiants concernés par le boycott des examens du premier et du second semestre s'élèverait à 120.000 dans près de 70 institutions d'enseignement universitaires. Pour le ministère, cette situation ne devrait pas se poursuivre. Officiellement, il n'y aurait pas d'année blanche. Tout sera fait pour l'éviter. À cet effet, une note détaillée des différentes tentatives du ministère pour aplanir les points de blocage a été envoyée à la Commission de la jeunesse, des affaires culturelles, de l'éducation et de la recherche scientifique de l'ARP. Dans ce document, on donne l'historique de toutes les démarches entreprises pour trouver une issue ou un compromis avec ce syndicat que les autorités officielles auraient voulu traiter comme un partenaire social à part entière. Mais, en dépit de cette attitude de conciliation, les responsables syndicaux d'Ijaba campent sur leurs positions. Aux dires des autorités de tutelle, il y aurait, même, eu des revirements sur des accords déjà conclus. Le document du 7 juin 2018 entre, justement, dans ce cadre. Or, il semblerait, selon les affirmations du ministère, qu'Ijaba souhaiterait se désengager de la démarche adoptée et reprendre une autre démarche. Cela s'est traduit par un préavis de grève en date du 4 novembre 2018. Dans ce préavis il y avait la menace de rétention des notes des devoirs de contrôle et des TP dans une première étape. Dans une deuxième étape on y stipulait de ne pas remettre les devoirs (communiqué en date du 2 décembre 2018). Par ailleurs, les enseignants de ce syndicat ne mentionneraient plus le nom des universités dans leurs publications, conférences et travaux de recherche jusqu'à ce qu'il y ait « valorisation des efforts du chercheur et sa contribution à améliorer le classement international des universités tunisiennes » (communiqué en date du 27 janvier 2019). Ceci sans parler du rassemblement devant le Palais du gouvernement à La Kasbah le 20 février dernier et la couverture médiatique qui en a découlé. Plusieurs avantages matériels L'impact de ces mesures d'escalade poursuivie par les représentants d'une partie des enseignants chercheurs a été une perturbation partielle des examens dans 61 institutions et l'abstention de 700 professeurs de remettre les devoirs sur un total de 23.000 professeurs, soit 3 ,% (chiffres du Ministère). Malgré tout, les autorités officielles n'ont pas perdu espoir et ont continué à maintenir le contact avec la partie syndicale en l'invitant à plusieurs reprises à une dizaine de séances de travail en vue, notamment, de réviser le statut des enseignants chercheurs. À ce titre, le ministère rappelle que le statut actuel de cette catégorie d'enseignants n'a que 25 ans d'âge. Dans le document remis à la Commission de la jeunesse, des affaires culturelles, de l'éducation et de la recherche scientifique de l'ARP, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a réitéré sa volonté de poursuivre la démarche participative avec le syndicat en question (une série de réunions ont eu lieu les 8 et 15 février 2019). En parallèle, le Conseil des universités a pris la décision qui s'imposait consistant à opérer des retenues sur les salaires au cas où il y aurait des manquements aux dispositions en vigueur en matière de travail non fait. En somme, le ministère considère que les termes de l'accord du 7 juin 2018 ont été mis en œuvre. Aussi, donne-t-il les principaux avantages matériels consentis aux universitaires au titre des années 2017, 2018 et 2019. De nombreuses primes ont été créées d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards de millimes (prime de d'encadrement, prime d'habilitation des diplômes universitaires dans le cadre de commissions sectorielles, prime de rentrée universitaire, prime d'incitation à la production scientifique, prime de coordination pédagogique, prime universitaire en faveur des enfants...) Pourtant, reconnaît le ministère, Ijaba ne représente que 20 % des enseignants universitaires chercheurs syndiqués. En effet, dans tous les corps, c'est l'Ugtt qui accapare 47 % de l'ensemble avec 6.400 adhérents. Ceux qui ne sont pas affiliés représentent 36 % et comptent 4.800. Logiquement, c'est avec le syndicat le plus représentatif que les autorités doivent négocier. Et c'est, justement, cette approche qui est, violemment, critiquée par Ijaba. C'est pourquoi elle ne cesse de marquer son territoire en essayant de s'attirer le plus d'adhésions possibles.