Le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a souligné, dans un communiqué, que la rencontre tenue mercredi dernier avec les représentants de l'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (IJABA) s'est déroulée dans un climat positif qui s'est caractérisé par la recherche des solutions concrètes visant à sortir de la crise et ce, malgré les divergences autour de certains points. Dans ce contexte, le ministère a souligné l'importance de poursuivre les négociations dans le cadre de la confiance mutuelle afin d'aboutir à un consensus appelant tous les universitaires notamment ceux qui ont adhéré au mouvement observé par IJABA à profiter de cette opportunité pour mettre fin à la crise et clôturer l'année universitaire dans les meilleures conditions possibles. Selon le communiqué, le ministère avait proposé, lors de cette rencontre, la levée de la grève administrative et le parachèvement des examens suspendus outre l'adhésion d'IJABA dans une démarche participative globale de réforme. Selon la même source, le ministère a proposé de fixer un calendrier précis et une date logique pour la fin des négociations pour revoir le statut des enseignants universitaires et ses effets financiers avant la fin de 2018 soulignant son refus de reporter les examens pour quelque raison que ce soit. Les représentants d'IJABA ont bien pris note de la proposition du ministère et se sont engagés à l'étudier avec leurs bases en maintenant la séance de négociation ouverte jusqu'au début de la semaine prochaine, date de la prochaine rencontre entre les deux parties, a signalé le communiqué. Le ministère a, en outre, rappelé que les décisions du conseil extraordinaire des universités tenu le 11 mai 2018 a appelé au dialogue pour éviter les tensions en milieu universitaire et a affirmé son rejet catégorique d'une éventuelle année blanche. Le communiqué a ajouté que les représentants du ministère ont manifesté leur compréhension totale des revendications légitimes des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens qui aspirent à une amélioration de leurs conditions de travail, tout en exprimant une grande réserve quant à la manière de protester et ses répercussions négatives sur le bon déroulement du service de l'enseignement supérieur et sur l'année universitaire en général. La même source a rappelé que le ministère a réussi à classer le dossier des universitaires parmi les priorités du gouvernement dans les négociations sociales démarrées à la fin du mois d'avril dernier. De son côté, IJABA avait indiqué dans un communiqué publié vendredi sur sa page Facebook que la séance de négociation prévue lundi avec le ministère de tutelle a été reportée pour mardi 29 mai 2018 afin de permettre aux représentants d'IJABA d'être auditionnés par l'assemblée des représentants du peuple lors de la séance plénière consacrée au ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. A noter que la grève administrative ouverte observée par IJABA se poursuit depuis le mois de janvier 2018 pour revendiquer l'application de la grille salariale et l'engagement de réformes structurelles dans le secteur. La FGES opposée au report des examens à septembre La Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur (FGES) s'est prononcée, dans un communiqué rendu public vendredi, contre le report des examens à septembre prochain, refusant que cette année soit une année blanche. «Il est hors de question de se laisser dominer par un syndicat minoritaire et peu représentatif», a souligne la Fédération en allusion à l'union des enseignants Universitaires et Chercheurs Tunisiens (Ijaba). La fédération a estimé que ce syndicat «a entraîné les étudiants et l'université publique dans une grève administrative qui n'a mobilisé que très peu d'universitaires». «Par son mutisme face aux agissements de ce syndicat peu représentatif et de tous les autres syndicats liés à des partis de la Troika et actuellement au pouvoir, l'autorité de tutelle demeure complice avec Ijaba de cette situation», ajoute la FGES. Pour la Fédération «cela risque d'ouvrir la voie à l'anarchie et au désordre syndical qui sont de nature à remettre en cause la crédibilité de l'autorité de tutelle avec les syndicats et les structures pédagogiques». Lors d'une réunion tenue mercredi avec des représentants du ministère de l'Enseignement Supérieur, une délégation d'Ijaba a proposé de reporter les examens au mois de septembre 2018, rappelle-t-on. N'ayant abouti à aucun accord, cette réunion a été reportée au 28 mai.