Les diplômés de l'enseignement supérieur ont de plus en plus de mal à trouver un emploi face à l'adaptation des métiers aux exigences de la révolution numérique Le Forum international 2030 Jobs organisé récemment à Tunis par l'IHEC Carthage, en collaboration avec Konrad Adenauer Stiftung, s'inscrit dans le cadre d'une approche prospective des métiers de demain. Les participants parmi lesquels des experts et des représentants des institutions publiques ont débattu de l'urgence d'anticiper l'évolution de plusieurs spécialités et métiers à l'ère des nouvelles technologies et de prendre en considération la robotisation dans les secteurs de l'agriculture, du textile, de la construction, de la mécanique, et des services qui risque de pousser à la porte plus de 30% des actifs à l'horizon 2025, en l'absence de réformes juridiques et institutionnelles. Les métiers de demain Le monde et plus particulièrement les pays à faible revenu et revenu intermédiaire font face à une crise mondiale d'apprentissage dont le coût annuel est estimé à plus de 129 milliards de dollars américains. 617 millions d'enfants et d'adolescents n'arrivent pas à acquérir les compétences minimales en lecture et en mathématiques alors que 250 millions d'enfants ne sont pas scolarisés. Les diplômés de l'enseignement supérieur ont du mal à trouver des emplois et à gérer les complexités du monde de travail du XXIe siècle. On observe, cependant, l'émergence de modèles plus adaptés aux exigences de la révolution numérique et aux aspirations des jeunes. M. Jed Boubaker, coordinateur principal au sein de l'Organisation internationale du travail (OIT), a souligné qu'« au lendemain de la révolution de 2011, la Commission européenne et le Bureau International du Travail ont lancé un premier projet d'appui au développement socioéconomique des zones défavorisées en Tunisie (2012-2017) suivi d'un deuxième projet d'appui aux processus de décentralisation (2018-2021). Instaurer un climat de confiance et de concertation et créer des synergies avec les dispositifs de l'Etat permettent d'avoir un impact immédiat sur la promotion du dialogue social et l'amélioration des conditions de vie des habitants des zones ciblées en se focalisant sur la génération d'opportunités de création d'emploi décent de proximité. La mise en place d'une stratégie d'évolution pour la préparation de ce futur permettra en Tunisie en particulier de rattraper les retards dans le domaine de la digitalisation, big data, etc. Aujourd'hui, il existe une convergence autour des chiffres : 10 à 15% des emplois sont directement menacés sachant qu'un emploi est exposé dès lors que 70% des tâches qui le composent sont susceptibles d'être automatisés ». La sonnette d'alarme a déjà été tirée en 2013 quand deux chercheurs ont annoncé que 47% des emplois risquaient de disparaître à cause des mutations technologiques. Toutefois, il existe une faible part des emplois qui ont un indice d'automatisation élevé. Il s'agit des emplois moins qualifiés, notamment dans le secteur du nettoyage, de l'industrie, de la manutention, ou encore du second œuvre du bâtiment. Il existe, malgré les signaux forts, de nombreuses zones de flous dans le domaine de l'emploi. Les effets de la « révolution numérique/technologique » sur les emplois dépendront de la volonté politique et des choix stratégiques des entreprises. L'impact des nouvelles technologies sera important sur les métiers les moins qualifiés, mais il pourrait toucher aussi les métiers hautement qualifiés.