Bien que, dans le monde arabe, la production des semences ait régressé de 50% à 35% alors que l'importation de blé a augmenté de 19,7 millions de tonnes à 29,2 millions de tonnes, certains pays arrivent, toutefois, à garantir leur sécurité alimentaire. Un atelier de réflexion sur le thème de la sécurité alimentaire en Tunisie et dans le monde s'est tenu, vendredi dernier, au siège du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes). Cet événement a vu la participation de Abedeljalil Bédoui, modérateur et de Monther Belghith et Karim Ben Kahla. Avant de donner la parole aux deux experts pour présenter leurs exposés, Abdeljalil Bédoui a précisé que la Tunisie a réussi à réaliser un certain équilibre entre l'import et l'export des produits agroalimentaires. La sécurité alimentaire, en Tunisie, est néanmoins menacée par plusieurs facteurs, notamment la dégradation de la qualité des terres agricoles, l'expansion urbaine… La première présentation de l'atelier s'est focalisée sur une étude de la sécurité alimentaire dans le monde arabe, alors que la seconde, celle de Ben Kahla, s'est focalisée sur la sécurité alimentaire en Tunisie. Cette étude fait partie du quatrième rapport publié par le Ftdes. Il est à préciser, tout d'abord, que le droit à l'alimentation est considéré comme un droit basique de l'être humain, a relevé Monther Belghith. Et d'ajouter que l'objectif principal de ce rapport serait de pousser la société civile à réagir en défendant les droits économiques et sociaux de la population afin de limiter le phénomène de la famine « Parmi les conclusions qu'il faut tirer de cette étude, il s'agit d'accorder la priorité aux petits agriculteurs qui représentent un maillon important pour garantir la sécurité alimentaire. Notons, à ce titre, que la présence des grandes entreprises d'élevage de volailles constituent 90%, sur le plan mondial, des entreprises de production d' engrais (55%), 75% sont des entreprises commerciales alors que 70% de petits agriculteurs souffrent de la pauvreté», précise l'intervenant. Malgré tout, la Tunisie occupe la première place sur plus d'une cinquantaine de pays africains dans le domaine de la sécurité alimentaire. Bien que, dans le monde arabe, la production des semences ait régressé de 50% à 35% entre 2014 à 2016 tandis que l'importation de blé a augmenté de 19,7 millions de tonnes à 29,2 millions de tonnes, des pays tels que le Liban arrivent, toutefois, à garantir leur sécurité alimentaire.Il reste que certains pays sont concernés par le problème de la malnutrition qui touche notamment les enfants âgés moins de 5 ans. Agriculture en Tunisie : faible productivité Selon Ben Kahla, pour assurer la sécurité alimentaire en Tunisie il faut, tout d'abord, chercher d'autres alternatives de développement et veiller à une répartition équitable des richesses qu'il faut sauvegarder pour les générations futures. « Aujourd'hui, la question de la sécurité alimentaire est étroitement liée à la politique dans la mesure où elle reste tributaire de la vision et des programmes des divers courants politiques», précise Ben Kahla. En ce qui concerne l'agriculture en Tunisie, selon l'expert, il y a deux grands points forts qui la définissent dont l'indice de production vivrière et la résilience, dès lors que ce secteur a réussi à encaisser les chocs économiques. A ce titre, on note que le secteur agricole en est généralement affecté pendant les périodes de crises. Par contre, le secteur souffre de la baisse de la valeur ajoutée, de sa faible contribution au PIB et d'une faible productivité estimée à 1,1%. Le rendement des céréalicultures (blé et orge) est faible, notamment en Afrique du Nord et dans la région du Moyen-Orient. Quant à la mécanisation, on estime le nombre de tracteurs par 100 kilomètres carrés de terres arables très faible. Karim Ben Kahla a noté, également, lors de son exposé que bien que le taux de couverture de la balance alimentaire soit faible, la production d'huile d'olive a réussi, toutefois, à équilibrer la balance alimentaire.