Né le 21 mars 1931, feu Béchir Turki, expert en atome et titulaire du doctorat en physique nucléaire, est décédé le 13 août 2009 à l'âge de 78 ans. Il a présidé le congrès général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) en 1969. Cet illustre expert a appelé les décideurs à faire face à l'impérialisme par le savoir et la science. Il a étudié au collège Sadiki à Tunis et a obtenu le baccalauréat en 1950. En France, il a décroché deux maîtrises en mathématiques et en physique de l'Université de Toulouse en 1954 ainsi qu'un diplôme d'ingénieur de l'Ecole nationale des ingénieurs de Toulouse puis le doctorat en sciences (physique nucléaire) de l'Université de Paris en 1959. Feu Turki a participé en 1960 à la fondation de la revue tunisienne «Ettajdid» et a occupé le poste de trésorier, lui qui est féru d'activités religieuses. Le but étant d'adapter la religion à la science grâce aux travaux de recherche. C'est pour cela qu'il a fondé avec un groupe d'amis la revue «la science et la foi» qui a publié quelque 100 études scientifiques associant la science à la religion. On peut citer parmi ces études «l'énergie thermique de la terre», «l'énergie verte», «la lutte pour libérer le pays avec la dignité de l'homme» et dans la dernière, il a été question des «secrets importants au sujet des projets atomiques en Tunisie qui ont été étouffés». En 1960, notre expert a été démis de ses fonctions sans motif clair. Il a plié bagage pour l'Autriche où il a accédé à l'Agence internationale de l'énergie atomique. Après avoir quitté la Tunisie, on lui a demandé, deux ans plus tard, de retourner à la mère patrie. C'était une occasion pour fonder l'Institut de l'énergie atomique ainsi que le centre de Tunis pour la physionomie théorique en Italie. L'une des prouesses de ce savant est la réalisation, durant les années soixante-dix, du laboratoire de physique à la faculté de Médecine de Tunis ainsi que deux autres laboratoires de l'énergie nucléaire et solaire. Il a conçu également un projet pour drainer l'eau de mer au sud tunisien (jérid) à travers le nucléaire pour la production d'énergie qui sera destinée au dessalement de l'eau. Ce savant a été démis de ses fonctions à plusieurs reprises mais la justice a pris une décision en sa faveur en 1981 pour le réintégrer à son poste à l'université de Tunis.