Le Forum tuniso-saoudien des affaires s'est tenu hier au siège de l'Utica en présence de hauts responsables et d'hommes d'affaires tunisiens et saoudiens. On compte 38 entreprises saoudiennes ou à participation saoudienne en Tunisie, générant des investissements saoudiens de l'ordre de 363 MDT pour 6.321 emplois créés, selon Sami Abdallah Al Oubaidi, président du Conseil des chambres saoudiennes. Des chiffres qui sont assez faibles vu le potentiel qui pourrait être développé entre les deux pays. Mais disons que l'investissement saoudien se positionne assez bien, étant le 3e en Tunisie et le 8e dans le monde, affirme M. Al Oubaidi, soulignant que la nouvelle Vision 2030 de l'Arabie Saoudite vise à s'ouvrir davantage sur le monde et à établir des relations de coopération stratégique à long terme. En Tunisie, les opportunités qui sont identifiées concernent l'infrastructure, le tourisme, les énergies renouvelables, etc. Le responsable saoudien a insisté sur l'importance de renforcer les échanges commerciaux qui ne dépassent pas actuellement les 93 millions de dollars. Domaines d'investissement Samir Majoul, président de l'Utica, a indiqué qu'il est important d'explorer de nouveaux champs de coopération entre les deux pays et d'attaquer ensemble les marchés prometteurs, ajoutant que les entreprises privées doivent jouer un rôle plus accru dans cette démarche. Il a souligné que la Tunisie dispose de ressources humaines qui ont de hautes compétences et qui permettraient aux investisseurs saoudiens de capitaliser et de sécuriser leurs investissements. "La Tunisie connaît une nouvelle étape dans son histoire et entame une série de réformes économiques capitales. D'où le besoin d'axer l'investissement sur des secteurs à haute valeur ajoutée tels que l'énergie, la technologie, les services, l'industrie pharmaceutique, etc.", a-t-il remarqué. De son côté, Hamadi Koôli, président du Conseil d'affaires tuniso-saoudien du côté tunisien, a été très enthousiaste quant à la réussite du forum, affirmant que les opportunités d'investissement entre les deux pays seront identifiées avant la fin du mois. Ces opportunités peuvent être en Tunisie ou dans d'autres pays en Europe, en Afrique et pourquoi pas en Asie. Il a ajouté que les domaines susceptibles d'être développés dans le cadre de cette coopération englobe les industries agroalimentaires, l'industrie pharmaceutique, l'industrie automobile et autres. Il a également insisté sur l'importance de mettre en place un centre international d'arbitrage pour mieux gérer les conflits qui peuvent survenir. Marchés prometteurs Pour Souleiman Al Ayiri, président saoudien de la dernière session du Conseil d'affaires tuniso-saoudien, la coopération entre les deux pays a été une réussite, citant le projet des Berges du Lac et de la banque Al Baraka (ex-Best Bank). Il a considéré que la nouvelle loi de l'investissement pourrait relancer l'investissement en Tunisie et encourager davantage les Saoudiens à développer des projets plus importants. A ce niveau, Majed Al Kosbi, ministre saoudien du Commerce et de l'Investissement, a indiqué que l'investissement n'est pas un objectif en soi, mais la résultante d'un climat des affaires adapté, de système d'investissement clair, de procédures simplifiées et d'un marketing bien adapté. "La Tunisie a une place particulière pour les Saoudiens. Elle dispose aussi des ingrédients de réussite : les ressources humaines, les ressources naturelles, l'agriculture, une industrie développée. De même, son adhésion au Comesa est un grand pas pour faciliter sa pénétration du marché africain", a-t-il noté. M. Al Kosbi a signalé que le Forum tuniso-saoudien, qui se tiendra les 21 et 22 avril 2019, sera l'opportunité pour identifier tous les projets qui peuvent être conclus entre les deux parties. Climat des affaires Pour Zied Laadhari, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, les opportunités existent pleinement, mais il faudrait les valoriser davantage et communiquer plus sur la destination tunisienne pour l'investissement. Il a fait remarquer que les nouveaux investissements restent encore limités, insistant sur les efforts tunisiens pour améliorer encore plus le climat des affaires et faciliter les procédures pour les investisseurs étrangers. Omar El Behi, ministre du Commerce, a affirmé que le rôle du secteur privé doit être renforcé encore plus et qu'il faudra axer sur les nouveaux marchés prometteurs tels que le marché africain. Outre le Comesa, la Tunisie œuvre pour intégrer la Cedao d'ici fin 2019, étant actuellement un membre observateur.