La sentence est levée, le verdict est tombé : un jugement de 1 à 3 ans de prison ferme contre 5 protestataires parmi les diplômés de l'enseignement supérieur C'était jeudi dernier lors d'un mouvement de protestations organisé par les diplômés de l'enseignement supérieur qui revendiquaient leurs droits à l'emploi. Une vague de protestation, devenue un rituel dans le bassin minier qui a débouché sur l'arrestation de 5 personnes (2 originaires de Mdhilla et 3 de Moularès) par les forces de l'ordre. Illico presto, ils ont comparu le lendemain devant le juge en état d'arrestation qui les a condamnés à la prison ferme (1 à 3 ans). La riposte des parents et les autres protestataires ne sait pas fait attendre : des pneus incendiés et blocage du trafic routier sur la RN 15. Avant-hier, les protestations ont pris une autre tournure et les parents et alliés des condamnés sont montés au créneau avec un sit-in devant le Tribunal de première instance de Gafsa pour appeler à la libération des 5 protestataires. Une condamnation de part sa sévérité et sa célérité, a retenti du côté de la coordination nationale des protestations sociales qui a pris le parti de cette riposte. Boubaker Akremi, membre de la coordination s'exprime sur le verdict : « Notre protestation entre dans le sillage de la série de sit-in devant tous le tribunaux du pays pour appeler à la libération de détenus arrêtés pour cause de protestations sociales. Nous sommes étonnés de la célérité avec laquelle nos frères de Mdhilla et Moularès ont été jugés. Et puis, l'on se demande pourquoi on fait la fine bouche pour les sit-inneurs qui bloquent le transport ferroviaire du phosphate à Meknassi et Menzel Bouzayen; alors qu'en vérité ils servent les barons du transport du phosphate par les semi-remorques. Nos revendications se limitent à un jugement équitable répondant aux règles de la jurisprudence en présence de leurs avocats, ce qui n'a pas été le cas. Il s'agit d'une violation des lois et des règles élémentaires de la justice » Les larmes aux yeux, l'air triste et des difficultés pour témoigner sa stupeur la mère d'un condamné originaire de Moularès nous a confié : «Nous sommes encore sous le choc. C'était jeudi dernier vers 19 h lorsque mon fils a été arrêté avec 11 autres de ses amis .Ils ont passé la nuit au poste de la Garde nationale avant d'être jugés le lendemain. Il a un casier judiciaire vierge et puis ils n'ont pas causé de dégâts matériels .Tout ce qu'ils ont demandé, c'est un droit à l'emploi .C'est le jugement le plus rapide que je puisse imaginer ». En attendant l'évolution de la situation, nous croyons savoir de source proche des protestataires que l'on s'achemine vers le blocage de l'activité du phosphate dans les différentes délégations du bassin minier.