Amadoué par tous les demandeurs d'emploi, ce grand trust se trouve aujourd'hui sur le banc des accusés à cause des irrégularités relevées dans la liste des admis, selon les protestataires. C'est le clou de la crise dans les quatre villes du bassin minier et c'est la production de phosphate qui en pâtit... Nullement épargnée par une conjoncture mondiale difficile et exposée au premier degré à un mouvement violent de revendications et de protestations, la CPG est au creux de la vague avec ces interminables arrêts et le dénouement de la crise n'est pas pour demain. Excès de pessimisme, dites-vous? Non plutôt un constat qui nous donne à voir la situation dans le bassin minier. Le concours de recrutement à la CPG, pomme de discorde dans la crise, continue à faire couler beaucoup d'encre et la délibération des résultats a mis le feu aux poudres. En effet, amadoué par tous les demandeurs d'emploi, ce grand trust se trouve aujourd'hui sur le banc des accusés à cause des irrégularités relevées dans la liste des admis, selon les protestataires. C'est le clou de la crise dans les quatre villes du bassin minier et c'est la production du phosphates qui en pâtit. A un moment où les responsables de la CPG commencent à se frotter les mains avec une "remontada" remarquable, même si le tableau de marche reste en deçà des espérances pour rééditer les chiffres réalisés en 2010 qui demeure l'année de référence, voila que les sit-inneurs campent sur leur position et bloquent les sites de production. A Métlaoui, le plus grand centre minier, la grogne des manifestants est à son paroxysme avec un arrêt total de la production et un blocage des accès aux différents sites d'extraction. Idem pour Mdhilla avec une situation qui sent la poudre. C'est le même constat à Redeyef et Moularès ; même si dans ces deux villes, la production de phosphate tourne au ralenti depuis deux ans. Autre incidence négative de ce mouvement de colère : il s'agit du trafic routier sur le tronçon (Gafsa-Tozeur) qui se trouve perturbé à cause des tentes dressées depuis deux jours avec le calvaire ressenti par les usagers de la route qui ne savent plus à quel saint se vouer, surtout pour les ressortissants algériens qui empruntent cette voie à travers le centre frontalier de Hezoua pour accéder à la ville de Gafsa. Un décor loin d'être reluisant est à observer à Mdhilla où les protestataires ont élu domicile devant les locaux de la Compagnie avec blocage de toutes les artères de la ville. Mais une question pertinente se pose : est-il légitime de porter atteinte à un secteur aussi important que celui des mines à un moment où notre économie bat de l'aile ? Pour décrypter une situation confuse dans laquelle on se jette les accusations sans pour autant s'y investir pour diagnostiquer les maux, nous sommes allés à Métlaoui, qui fait chef de file dans le marasme qui frappe le bassin minier pour comprendre le "pourquoi" de ces troubles devenus un rituel dans une région qui bouillonne depuis les lendemains de la révolution. Nous avons parcouru les tentes dressées à la rencontre des mécontents pour élucider une situation autour de laquelle les avis divergent. Tous s'accordent à pointer du doigt les résultats délibérés récemment avec un doute qui persiste sur le profil de certains admis. En effet, et toujours selon les avis recueillis, sur le quota réservé à la délégation de Métlaoui et fixé à 950 agents, 150 ne sont pas originaires de la région, et c'est là que le bât blesse. Son de cloche différent du côté de ce trust qui réfute toute accusation portée par les manifestants. Intervenant sur les ondes de la radio, l'attaché de presse de la CPG commente les résultats du fameux concours en signalant qu'il n'y a pas un paramètre de "quota", ajoutant que les candidats admis seront affectés dans les différents districts de la compagnie indépendamment de leurs lieux de résidence. En attendant de voir le calme rétabli et les engins tourner de nouveau pour permettre à la CPG d'honorer ses engagements avec une priorité accordée à la société indienne Tifert et le GCTunisien à Mdhilla et Gabès, l'intervention des décideurs est plus que capitale pour dissiper les nuages dans un ciel marqué par la grisaille, car au vu du dialogue de sourds qui s'installe entre les centres de décision et les manifestants, le redressement du tableau de marche de la CPG ne sera pas une sinécure.