A un an et quelques mois de l'événement grandiose, on s'y prend tard, comme d'habitude… Les grandes nations sportives préparent les JO, le lendemain de la clôture des JO précédents. Elles préparent minutieusement leurs plans, leurs champions et leur programme de préparation adopter pour atteindre les performances fixées. Rien de cela chez nous où nous nous y prenons souvent en retard. L'expérience de la commission mixte entre le Cnot (organe concerné en premier lieu par les Jeux olympiques) et le ministère des Sports en prévision des JO 2016, a été une bonne initiative malgré les limites de coordination et les frictions personnelles. On se souvient également de la rallonge budgétaire (2,3 milliards de dinars) débloquée à l'occasion. Ce n'était pas mal, même si on a vu que la répartition de ce budget pour les athlètes de haut niveau n'était pas si équitable. Et les JO 2020 de Tokyo ? C'est quelque chose d'urgent. C'est demain, rien qu'une année et quelques mois avant cette impressionnante joute. Pendant que les grandes nations ont arrêté depuis longtemps leur préparation, et ont surtout mis les budgets nécessaires (et somptueux), nous continuons à attendre. Qu'avons-nous préparé? Quels sont les athlètes ciblés? Quel mode de coordination entre le Cnot, le ministère des Sports et les fédérations concernées, en tenant compte des tensions et des bras de fer entre les dirigeants du sport? Et qui prend en charge ces athlètes de haut niveau médaillables (surtout dans les sports individuels) et qui perdurent en ces temps de crise économique (les coûts de déplacement à l'étranger ont grimpé pour des budgets révisés à la baisse)? Toutes ces questions vont rester sans réponses. Le système défaillant, bureaucratique (une lourdeur incroyable au niveau du ministère des Sports et des fédérations) qui gère le sport (et on ne sait pas comment souvent) imposera ses règles. Les quelques athlètes médaillables (et c'est déjà quelque chose d'extraordinaire quand on tient compte de toutes ces lacunes héritées) vont s'y prendre avec quelques stages lors de la dernière année. Pourtant, leurs concurrents ont déjà achevé les trois quarts de leurs programmes de préparation. Les meilleurs choisis? Pas forcément. Des athlètes devaient être motivés dès 2016, mais faute de «lobbying» ils ont été écartés. D'autres, qui peuvent être en fin de carrière, sont toujours «choyés» et mis en valeur. Dans tout cela, on a l'idée que le sport tunisien n'est pas en voie de réforme. La préparation olympique, elle, est le dernier souci des dirigeants sportifs tunisiens.