Deux ans après Rio et deux autres avant Tokyo : sans évaluation et pas encore un plan de préparation qui aurait dû être appliqué il y a un bon moment Deux ans nous séparent des Jeux olympiques de Tokyo 2020, soit le plus grand événement sportif de la planète. Les grandes nations du sport ont déjà commencé la préparation et la planification de cet événement quelque temps à peine après la fin des Jeux de Rio. Evaluation rapide, mais approfondie et des plans d'action clairs et engageants : pratiquement on connaît plus ou moins qui va participer aux Jeux de Tokyo en 2020 et quelles sont les chances de consécration. En 2017, ces grandes nations ont programmé la liste de leurs représentants et surtout conçu des plans de préparation consistants et aux moyens importants. Tout est pris en considération et surtout le facteur temps. Ces champions olympiques en 2020 sont déjà approchés et préparés pour l'être dès 2016. Entre anciens reconduits et d'autres découverts, la préparation est soigneusement fignolée : c'est de la programmation scientifique. Où est l'évaluation ? Deux ans après Rio, on se demande si le Cnot et le ministère des Sports (qui ont créé la fameuse commission mixte de préparation des Jeux de Rio à l'époque) ont procédé à l'évaluation du bilan sportif de nos athlètes à Rio. Et si cela a été fait, où sont les résultats ? A-t-on désigné des responsables de la performance ou de l'échec ? Qu'en est-il de la qualité de la programmation qui a abouti aux médailles de bronze gagnés ? Toutes ces questions restent en suspens, parce qu'on n'a pas l'habitude d'évaluer rapidement et objectivement les participations aux Jeux olympiques. Et quand c'est fait, c'est en retard et sur fond de mauvaise coordination entre la tutelle, le Cnot et les fédérations sportives concernées. Deux ans encore pour les Jeux de Tokyo, c'est déjà pressant et c'est pour demain. Aujourd'hui, on n'a aucune idée de ce qu'on a préparé pour cette joute de haut niveau. Et on peut se demander si quelque chose a été préparé. A l'heure où les bras de fer et les magouilles des coulisses dans les fédérations, à l'heure où les membres du Cnot se livrent des conflits de pouvoir et d'ambitions personnelles, à l'heure où le ministère des Sports vit aussi le malheur de la lourde bureaucratie et l'incompétence à tous les niveaux, le programme de la préparation olympique est une variable inconnue. On nous répondra, comme d'habitude, que le département d'élite au ministère des Sports et les fédérations sportives concernées par les Jeux olympiques ont commencé à désigner les athlètes ciblés et qu'un programme est en train d'être élaboré. On nous dira que le Cnot sera associé, et en fin de compte on ne sait pas comment ça se passe d'autant que l'Etat n'est plus capable d'injecter beaucoup de fonds en ces temps de crise. Vraiment, c'est le flou total, sans oublier que les athlètes médaillables dans deux ans se lamentent de l'absence du soutien financier de leurs fédérations et de la tutelle. On parle même de conflit entre eux et la tutelle. Dans ce paysage flou et ces tiraillements dans le sport, les Jeux olympiques 2020 frappent à la porte. Et comme d'habitude, on se réveillera tard pour rattraper le temps perdu. Ce sera alors une question de chance et de génie des athlètes, mais pour les Jeux olympiques, on sait tous qu'une médaille coûte cher non seulement en argent, mais aussi en temps et en savoir.