Les médias s'en sont donnés à cœur joie au lendemain de la victoire écrasante du FC Barcelone sur le Real Madrid (5-0), à l'image d'El Pais qui encense le collectif blaugrana. La presse espagnole n'épargne pas les Madrilènes et José Mourinho en prend pour son grade C'est selon le degré de familiarité que les publications espagnoles entretiennent avec leurs lecteurs, mais la titraille d'hier est unanime : les cinq buts encaissés par le Real Madrid à Barcelone symbolisent parfaitement le camouflet infligé à l'honneur des Merengues. «Bofeton» (soufflet) titre Marca, «Manita» pour El Mundo, Manotazo (gifle) pour As. On remarque aussi une déclinaison sur le thème de «l'humiliation» (Vanguardia) et un jeu de mots osé par Olé : «Una manita en el culé». «Culé» étant le nom des supporters de Barcelone. Plus élégant, on note aussi l'image de la danse «El baile» pour décrire la rumba catalane subie par les Madrilènes (Deportes, El Mundo). Enfin, l'autre terme qui revient le plus souvent est celui de la «Leçon donnée à Mourinho». Mourinho nuancé dans AS José Mourinho a tenu à nuancer le constat d'après «clàsico» : «Ce n'est pas une humiliation, c'est une déroute». Comment explique-t-il la différence entre son équipe et le Barcelone ? «Le Barça est un produit fini, et à Madrid, il nous manque encore pas mal de choses pour en être un». Pour se consoler, le technicien portugais rappelle son expérience de la saison passée : «L'année passée, j'avais connu une déroute ici avec l'Inter, mais nous étions revenus et nous avons atteint la finale de la Ligue des champions». José Sàmano, éditorialiste pour El Pais, a signé une tribune limpide : «Quand le football gagne», à laquelle le titre du quotidien espagnol pour résumer le match fait ait écho : «Le Barça parle football». Sàmano y désintègre la rhétorique de José Mourinho en y opposant la réalité du terrain : «Une fois de plus le football a gagné», résume-t-il en évoquant la défaite de la «publicité» et du «verbiage» de Mourinho. «Le Barça a survécu à chacun de ses techniciens», prolonge-t-il ensuite, précisant que l'intelligence de Pep Guardiola est de mettre ses joueurs en avant «convaincu qu'il n'est rien sans eux». Et de conclure sur l'attitude de Messi, «qui se met au service de Villa. Rien à voir avec Cristiano, une nouvelle fois invisible au Camp Nou». L'Italie taille Mourinho En Italie, la presse se délecterait presque du calvaire vécu par Mourinho au Camp Nou. Les journalistes transalpins n'ont pas oublié les relations tumultueuses qu'ils entretenaient avec le technicien portugais du temps où il officiait sur le banc de l'Inter. «Le Barça divin, Mourinho humilié», titre ainsi le site internet de La Gazzetta dello Sport. «Le Barça donne la leçon à Mourinho» pour le Corriere dello Sport, qui insiste sur «le concert de moqueries» des supporters du club catalan à l'encontre de l'entraîneur madrilène, dont le tour d'honneur un brin provocateur l'an passé, après la qualification de l'Inter face au Barça en demi-finale de la Ligue des champions, n'avait pas été oublié par le public du Camp Nou. Messi ensorcelant pour l'Angleterre Mourinho a été davantage épargné en Angleterre, où les médias soulignent plutôt la domination de Lionel Messi sur Cristiano Ronaldo dans le duel entre les stars des deux équipes. «La bataille entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo pour le titre de meilleur joueur du monde a été un non-match», affirme le site internet du Sun. «Messi brille pendant que le Barça écrase le Real», titre pour sa part le site de la BBC avant d'ajouter : «La performance ensorcelante de Lionel Messi a coûté au Real Madrid sa première défaite de la saison et expédié Barcelone en tête de la Liga». Le Guardian en met quand même une petite couche pour Mourinho, évoquant «la plus lourde défaite de la carrière» du technicien portugais.