Dans le cadre de ses vendredis mensuels du cinéma, le Ciné-club Tahar-Haddad animé par Noura Borsali, organise une projection du film La maison d'Angela en présence de sa réalisatrice Olfa Chakroun, enseignante universitaire à l'Isamm (Institut supérieur des arts et des multimédias de La Manouba), et ce, le vendredi 3 décembre à 15h30 au club culturel Tahar-Haddad. Le débat portera sur le thème «Cinéma et mémoire : la communauté italienne en Tunisie » et sera animé par Olfa Chakroun, Leïla Adda, historienne, Saloua Ferjani, architecte urbaniste, universitaire et doctorante en histoire, et Chiraz Mosbah, maître-assistante à l'Institut des Beaux-Arts de Sousse. Ancien bastion de Tunis, La Goulette a été peuplée non seulement par des Tunisiens, mais également par des Italiens, des Maltais, des Français et des Juifs de différentes origines. Pendant au moins un siècle, La Goulette a été marquée par un fort cosmopolitisme et par des relations intenses entre les diverses composantes de la population. Plusieurs formes d'échanges ont touché même la vie religieuse. Après l'Indépendance, les habitants d'origine européenne et les Juifs tunisiens ont progressivement quitté La Goulette. Mais il en reste encore quelques-uns, qui ont choisi de ne pas partir. Aujourd'hui, La Goulette a profondément changé. Un nouvel urbanisme voit le jour et les démolitions récentes ont bouleversé le vieux tissu urbain. Le film est le portrait d'Angela, une Tunisienne d'origine sicilienne, naturalisée française. Elle est née à La Goulette en 1936 et y a toujours vécu. En 2009, sa maison familiale est vouée à la démolition, mais elle y reste encore, même si elle a déménagé ses meubles dans un nouvel appartement. Ses paroles retracent l'histoire de sa famille goulettoise depuis plusieurs générations, restituent la tonalité de la vie d'antan, et révèlent le désarroi d'une vie simple meurtrie par des processus de transformation inexorables.