L'Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (ATPCC) a organisé, jeudi soir, à la maison de culture Ibn Khaldoun, à Tunis, une rencontre-débat sur le cinéma tunisien et le 7ème art dans le monde arabo-africain, dans le cadre des ''jeudis ATPCC'', deux semaines après la clôture des Journées cinématographiques de Carthage (JCC). Les participants ont été unanimes à signaler que le cinéma arabo-africain connaît actuellement une période difficile avec une absence remarquée dans les grands festivals internationaux. Le critique et universitaire Tahar Chikhaoui estime que la relance de ce cinéma ne peut se faire qu'à la faveur de réformes à l'intérieur de chaque pays et la création d'institutions cinématographiques Sud-Sud. Il a fait remarquer que le cinéma de l'Afrique subsaharienne n'a pas encore trouvé une place sous le soleil. Selon lui, il faut d'abord résoudre les problèmes liés aux moyens de financement et de distribution. Le producteur Imed Marzouk a mis en valeur l'importance des festivals régionaux dans la promotion des oeuvres cinématographiques arabes et africaines, à l'instar des JCC qui ont essayé de créer un marché de la distribution en invitant des producteurs à acquérir les meilleurs films de la session. Le distributeur et producteur Habib Belhédi a expliqué que le piratage, la fermeture de nombreuses salles de cinéma dans la plupart des pays arabes et africains et la prolifération des chaînes satellitaires sont autant de facteurs qui ont influé négativement sur la diffusion du cinéma du Sud. Il a insisté sur la nécessité d'impliquer davantage les investisseurs privés dans le domaine du cinéma au niveau du financement, de la production et de la distribution. Il s'est félicité du fait que le court métrage gagne de nos jours du terrain en Tunisie avec une moyenne d'environ 50 films par an produits par des amateurs et des jeunes cinéastes. Cela s'explique, en partie, a-t-il dit, par le constat que le 7ème art s'est démocratisé avec l'avènement du support numérique. Le résultat, a-t-il poursuivi, est que deux courts métrages tunisiens ont été primés lors des JCC 2010, à savoir: ''linge sale'' de Malik Amara et ''Aicha'' de Walid Tayaâ. Les mêmes JCC ont organisé pour la première fois une compétition officielle des courts métrages. Pour sa part, la réalisatrice Olfa Chakroun a fait observer que le court métrage constitue le moyen le plus simple d'approcher le cinéma, notamment pour les jeunes dont certains ont pu créer leurs propres boites de production, d'autres ont été parrainés par la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA).