Qui rate encaisse, dit-on. L'ESHS en a fait les frais devant l'Espérance Fidèle à son image de marque, l'Espérance a réussi sans encombre sa transition. Le départ de Faouzi Benzarti n'a pas été ressenti par le groupe. Au contraire, et bien que Maher Kanzari n'ait pas voulu le confirmer lors du point de presse d'usage d'après-match, les joueurs étaient comme libérés du poids d'un joug qui leur pesait sur les épaules. Certes, l'équipe a mis une quinzaine de minutes avant d'entrer dans le vif du sujet et cela le nouvel entraîneur «sang et or» le reconnaît volontiers : «Nous avons connu des moments difficiles durant 10 à 15 minutes en début de match. Puis nous avons pris le jeu à notre compte et nous avons réussi de belles actions où nous étions dangereux à souhait», dira Maher Kanzari. Pour en arriver là, Kanzari a dû se défaire d'un certain mode de conservatisme de son prédécesseur pour établir une nouvelle marche de l'équipe et redistribuer les rôles, notamment en défense et à l'entrejeu. Il a d'abord replacé Bachtobji dans son poste de prédilection à l'axe central aux côtés de Hichri, et comme pour justifier son choix, Kanzari a avoué : «Ben Mansour souffrant, j'ai été obligé de le remplacer par Bachtobji». Puis quand Chammam a dû quitter ses coéquipiers, c'est Ben Amor qui l'a remplacé sur le flanc gauche de la défense. Et Kanzari d'ajouter : «Ben Amor qui est droitier a toujours évolué au poste d'arrière gauche au CSS, c'est pourquoi je lui ai confié ce rôle». De toute façon, l'Espérance, qui a mérité sa victoire, l'a due essentiellement au bon comportement de sa ligne médiane et principalement à Roger Toindouba. Avec le Camerounais à la récupération et à la relance (il a été l'auteur du troisième but), l'équipe va désormais plus en profondeur. Kanzari dira à son sujet: «Roger voit bien le jeu et c'est tant mieux pour nous. C'est d'ailleurs son troisième match où il s'est mis en valeur». Maher Kanzari a réussi par conséquent son entrée en matière et ce n'est pas nouveau pour lui. Timide, l'Espoir Autant l'Espérance a maîtrisé son sujet et pouvait marquer plus de buts, autant l'Espoir a déçu. L'équipe de Robertinho a pourtant habitué ses fans à mieux. Ce n'est pas la façon d'évoluer de l'équipe qui intrigue, mais plutôt la légèreté avec laquelle elle a abordé son face-à-face avec les «Sang et Or». Nous avions l'impression que les joueurs n'étaient pas prêts psychologiquement à ce rendez-vous. Des occasions, l'Espoir en a eu mais il les a ratées faute de concentration. Bachouch, Soltani et leurs camarades ne doivent que s'en prendre à eux-mêmes. Ils n'ont pas su profiter des trois erreurs successives de Bachtobji qui, au lieu de dégager la balle sur les côtés, les a offertes en plein axe de la défense espérantiste. Robertinho, sans s'affoler après cette défaite logique, tout compte fait, estime : «Le match fut ouvert. Nous avons essayé de jouer rapidement et avons raté des occasions en début de match suite à des erreurs de la défense espérantiste. Nous n'avons pas su en profiter. L'Espérance a été plus efficace et a su faire la différence». La situation n'est cependant pas catastrophique et Robertinho l'analyse bien : «Maintenant, il va falloir penser aux prochains matchs, notamment ceux face aux clubs menacés et qui sont juste derrière nous au classement. Ces rencontres, nous devrons savoir les négocier pour sauver notre peau». Cela va sans dire aussi que l'Espoir a besoin de renforts. Son coach ne l'a pas caché. Le Brésilien espère de nouvelles recrues lors du mercato d'hiver. Il veut essentiellement des attaquants. Mais ce que Robertinho a oublié, c'est que c'est une espèce rare dans notre championnat.