Jeudi dernier, le «Diwan Dar El Jeld» a accueilli une cérémonie de présentation du livre de Jacques Perez, «La Médina de Tunis et Alexandre Roubtzoff», réalisé avec l'historienne Jamila Binous. Un ouvrage qui nous offre le croisement de deux regards, celui du peintre et du photographe, sur un lieu-symbole où ils ont vécu, qu'ils ont aimé, mais qu'ils ont perçu différemment. En effet, Perez ne s'est pas voulu le simple reproducteur, en clichés, des œuvres de Roubtzoff, puisque même en reprenant le même modèle, et en se voulant fidèle au dessin, il y échappe toujours par un détail de perception, d'angle ou de perspective, comme l'a si bien noté Rabâa Ben Achour-Abdelkéfi, qui présentait le livre. Elle a relevé moult autres détails qui montrent au grand jour la sensibilité propre de chacun des deux artistes. Elle dira notamment : «Jacques Perez a suivi le cheminement du peintre, mais artiste lui-même, il s'est dégagé de toute aliénation, dévoilant sa propre représentation de la ville. Même lorsque la photographie se veut fidèle au dessin». Le côté académique de l'ouvrage a été mis en relief par R.Ben Achour, dans la mesure où Jamila Binous y a fait preuve de précision et de minutie dans sa manière de relater l'histoire de la Médina, de ses monuments et de ses symboles comme le saint homme, Sidi Mahrez. «Chaque image est commentée; et si les commentaires font référence à l'histoire, ils relatent aussi des légendes et des mythes et font de ce livre un ouvrage d'ethnologie, également», a dit la présentatrice. Trois apports, trois visions, trois approches pour un même lieu aimé parce que source d'inspiration. La Médina-muse, la Médina-symbole, la Médina-histoire et mythe n'est pas près de prendre des rides.