Et la thune reprit le dessus. Se démarquant par l'éternel refus d'arborer un maillot à sponsor, le Barca avait même poussé jusqu'à s'associer à l'Unicef, à qui le club versait deux millions d'euros par an. Quatre ans après ce beau coup de pub pour l'image du club, la logique économique inhérente au foot est passée par là, et c'est désormais la Qatar Foundation, qui, pour presque rien (33 millions, et alors ?), aura sa place sur la tunique blaugrana. L'exception a donc fini par prendre fin. 489 millions de dollars de dettes, c'est beaucoup. Trop, pour se permettre le luxe du manque à gagner dû à l'absence de sponsor, car ce n'est pas les passes courtes, le ballon d'or ou la Ligue des Champions qui vont sortir le club du rouge. Rosell, nouvel homme fort catalan, a donc rompu avec la tradition perpétuée notamment par son prédécesseur Joan Laporta. Les 165 millions espérés d'ici 2016, qui font du Barça le club le mieux rémunéré en termes de sponsor (ben ouais, quand ils s'y mettent autant ne pas faire semblant), laissent donc espérer une réduction de la dette. Le Qatar poursuit donc son invasion de la planète football. Deux semaines après s'être vu accorder l'organisation d'un Mondial 2022 (qui se déroulera en janvier pour éviter un malaise vagal des héritiers de Gomis et Hoarau sous 55 degrés), et alors que la communauté du football internationale crie au scandale, le Barça tombe à son tour dans le piège. Le piège d'une soi-disant ONG qui trouve quand même 3 millions par mois pour avoir son logo sur la meilleure équipe de foot. Un financement inclus dans l'objectif de promotion long terme du football qatari, entamé il y a quelques années déjà avec le recrutement de vieilles stars du foot européen, venues profiter d'une retraite dorée (Desailly, Benarbia, Junihno, Anderson). Comble, ces millions seront associés au logo de l'Unicef, qui conserve son " partenariat " avec le club catalan. Qatar Foundation et Unicef sur le même maillot, ça fait quand même marrer.