Samedi soir, au Théâtre de la ville de Tunis, le rideau est tombé sur la première édition des JMC. Une soirée très attendue par les professionnels pour découvrir un palmarès qui allait récompenser les plus créatifs et les plus virtuoses. Dans le hall de la bonbonnière, on a eu la bonne idée d'accueillir le public des mélomanes sur les rythmes des valses et des polkas interprétées par les juniors de «l'orchestre scolaire», dirigé par Hafedh Makni. Cet orchestre a attiré l'attention des invités des JMC qui se sont arrêtés un moment devant la performance de ces jeunes avant de s'installer dans la salle. La cérémonie commence par l'interprétation de trois pièces instrumentales et c'est Soufia Sadok qui prend le relais pour une première partie de soirée marquée par la présentation d'un poème d'Aboulkacem Chebbi composé par Jamel Salama «Ana abkika lil hobbi». L'exécution orchestrale de cette chanson et la charge émotionnelle de l'artiste leur ont valu une belle ovation et des voix dans le public se sont élevées lançant des «bis». Soufia répondit à cet appel et pour le grand bonheur du public elle rechanta encore une fois cet hymne à l'amour et à la patrie. La prestation de la cantatrice se poursuivit alors sur le même tempo avec deux autres chansons égyptiennes inédites. Et on passe au palmarès et aux hommages rendus à des personnalités de la musique arabe et maghrébine, invités d'honneur des JMC : Naceur Zghonda, le doyen des musiciens tunisiens, l'universitaire et chercheur Mahmoud Ketat, le Marocain Abdelwahab Doukali, la Mauritanienne Loubaba bent Midah, le Libyen Ali Kilani, l'Algérien Rabeh Deriassa et l'Egyptienne Cherifa Fadhel. Le palmarès de cette première édition a révélé ses secrets vers la fin de la soirée pour clamer enfin les lauréats des premiers Tanits de la musique : Pour la compétition des pièces instrumentales, le 1er prix est revenu à Farid Ben Amor pour sa composition samaî «Dourar» et le 2e prix à la pièce «Al Kahéna» de Outaïel Maâoui. Pour la compétition des chansons, c'est : «Attaswira», texte Mouldi Hassine, composition Tahar Guizani, interprétation Mohamed Dahleb, qui a décroché le gros lot. Quant au 2e prix, il a été attribué à «Anta mouradi», texte et musique Ali Salhi, interprétation Faten Hellal (Maroc). Le palmarès le plus applaudi et le plus approuvé par le public présent était celui de la compétition luth. Le président du jury, Nassir Chamma, a tenu à saluer la belle prestation et les performances des participants, un beau niveau dont témoignent les deux prix décernés ex aequo à deux jeunes luthistes, l'Irakien Youssef Abbès Hassan et le Tunisien Béchir Gharbi, qui ont reçu le Tanit d'or. Idem pour l'argent attribué aux deux Syriens, Muhanned Nasser et Kinan Idnaoui. Au-delà des confettis, les JMC ne sont pas seulement une compétition et des prix. Le festival a été ailleurs, dans ces performances quotidiennes, ces artistes virtuoses qui se sont produits sur les différentes scènes, c'est le bonheur d'assister au récital de «oud» du grand Nassir Chamma, de vibrer avec les Bouchnaq, Sonia, Khaïri, Saber…, de découvrir des talents et des voix tunisiennes et étrangères. C'est également, et surtout, de faire de chaque espace culturel de la ville et même des places publiques un lieu de rencontre où la musique peut résonner. Aux prochaines JMC!