• 17 morts BAGDAD (Reuters) — Deux attentats à la bombe visant un bâtiment officiel, à Ramadi dans le centre de l'Irak, ont fait 17 morts hier et une cinquantaine de blessés, a annoncé un responsable du ministère de l'Intérieur. Il s'agit de la deuxième attaque dirigée ce mois-ci contre ce bâtiment qui abrite le conseil provincial et le quartier général de la police. Le gouverneur de la province d'Anbar, où se trouve Ramadi, Kassim Mohamed, a dit que la première explosion était venue d'un minibus situé près du bâtiment et que la seconde avait été déclenchée par un kamikaze habillé en policier. "Le bilan est de 17 morts et de 50 à 60 personnes blessées", a déclaré à Reuters le général Hussein Kamel, vice-ministre de l'Intérieur. De source proche de la police, on précise que la plupart des victimes appartiennent aux forces de l'ordre. "Le Premier ministre (Nouri Al-Maliki) a ordonné la mise sur pied d'une commission d'enquête en raison du caractère répété des attaques visant ce bâtiment de la province d'Anbar", a dit le général Kamel. Un médecin de l'hôpital de Ramadi, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, a fait état d'un bilan d'au moins 14 morts et 52 blessés. "Certains des blessés sont dans un état grave. Les services d'urgence continuent d'acheminer des blessés", a-t-il dit. Le gouverneur adjoint de la province, Hikmet Khalaf, a désigné la branche irakienne de l'organisation islamiste Al Qaïda comme responsable de ce double attentat. "L'objectif d'Al Qaïda est évident, à savoir toucher la sécurité de la province", a-t-il dit. "Ce n'est pas le premier attentat contre des bâtiments du gouvernement local. Les assaillants ont choisi un carrefour très fréquenté à Ramadi pour tuer un grand nombre de civils qui se rendaient dans ces bâtiments". La province d'Anbar, constituée en majorité de vastes étendues désertiques, a été le berceau d'une violente insurrection sunnite après l'intervention militaire américaine de 2003. Ses deux principales villes, Ramadi et Falloudja, ont connu certains des combats les plus meurtriers de la guerre. Mais les chefs de tribu sunnites se sont ensuite retournés contre Al Qaïda, aidant les forces américaines à ramener une paix relative dans la région. Au début du mois, les forces de sécurité irakiennes ont procédé à l'arrestation de 39 activistes d'Al Qaïda à travers le pays, parmi lesquels figurait le chef de la branche de l'organisation islamiste dans la province d'Anbar. "L'arrestation d'un des hauts responsables d'Al Qaïda à Anbar (...) il y a un mois ne signifie pas qu'Al Qaïda est vaincu, car il a la capacité de s'organiser dans un laps de temps très court", a estimé le vice-ministre de l'Intérieur. "Nous nous attendions à de tels attentats de la part d'Al Qaïda, non seulement à Anbar mais aussi à l'échelle nationale,car le réseau a besoin de prouver qu'il existe en ce moment, en particulier après la formation du nouveau gouvernement", a ajouté le général Kamel.