Tous les secteurs agricoles en profiteront largement Après quelques jours d'ensoleillement au cours desquels les fruits du printemps (nèfles, abricots, fraises…) ont pu mûrir, autant que d'ailleurs certains légumes (artichauts violets, fèves…), voilà les pluies fines et continues de retour, moins ce froid glacial qui nous a donné quelques engelures et a brûlé quantités de persil, blettes et autres plantes sensibles. C'est à vrai dire avec des «youyous» que cette pluie printanière, fort attendue, a été saluée dans nos campagnes. En effet, l'on n'en croyait pas ses yeux, car la météo n'annonçait, au soir du vendredi 5 mars, que du crachin et tout au plus des pluies sporadiques. Pluies continues C'est bien de véritable pluviosité qu'il fallait parler. Mais, les prévisions ne sont toujours que des prévisions, même si elles sont puisées au cœur même des satellites les plus sophistiqués. Variant entre 14° C et 10° C (hier, dimanche), 16° C et 11° C (aujourd'hui), 16° C et 9° C (demain, mardi), et 17° C et 7° C (appréciez l'écart entre matin et midi), les températures affichées et annoncées ne dissimulent pas, pour concéder au jargon des météorologues, le «risque» de pluie qui, lui, oscillera entre 80 et 10%. Avec, toutefois, un pic de 70%, demain mardi, où l'on aura des pluies continues jour et nuit. Même si elles imbibent manteaux, parkas et blousons, ces pluies, pour une fois franchement printanières, sont «tout bénéf», comme on dit familièrement. Car, de par leur rythme soutenu et leur degré de température, elles irriguent, de la meilleure manière qui soit, le sol qui, au Nord comme au Centre et au Sahel, commençait à avoir soif et à se craqueler par endroits sous le soleil de midi, un soleil de plomb qui, dit-on, fait mûrir les fèves. De ce risque-là, l'on ne saurait se plaindre. Car, tous les agriculteurs devraient en tirer profit, les céréaliculteurs qui s'inquiétaient pour le développement de leurs épis, mais aussi les maraîchers harcelés par la demande inassouvie des marchands de légumes, et les oléiculteurs qui sortent d'une campagne tout au plus moyenne à tout point de vue. La manne céleste !… Hier, au marché Sidi El Bahri, une dame d'un âge certain ne cherchant pas à bémoliser un certain mécontement de la mercuriale des légumes, s'est vue rappelée à l'ordre par un marchand fort d'un esprit de la répartie hors du commun : «Grâce à Dieu, ces prix ne seront que feu de paille, au vu de cette pluie, cette manne céleste !…». Ainsi, soit-il ! Rétorquerions-nous. Car, bien alimentés, les barrages collinaires et autres, tout autant que la nappe phréatique, augurent en ce printemps 2010 d'une promotion durable de l'agriculture irriguée sur le rendement de laquelle l'Etat mise désormais. En plus, bien entendu, de la recherche appliquée et bien vulgarisée qui, à eux deux, sauront réduire à sa plus simple expression tout déficit pluviométrique, durant la saison estivale surtout.