- Une parfaite complicité avec les dirigeants - Je crains la déconcentration des joueurs au retour - Diriger la sélection dans le futur - Mon équipe sait gérer la possession de la balle Notre invité a fait parler de lui là où il a atterri avec des résultats probants et aussi une manière de jouer qui a plu à plusieurs observateurs. L'ex-joueur de l'OCK a pris le temps qu'il faut pour progresser à l'échelle des clubs en commençant par la division inférieure avant de rallier l'élite en compagnie de l'ESH Sousse. Aujourd'hui, il dirige l'ESZ avec laquelle il vient de surclasser le CA à El Menzah et de créer une forte sensation. Il nous parle de sa carrière, de ce qu'il a fait à Zarzis et de ce qu'il compte faire encore cette saison. Sans oublier quelques sujets annexes du football tunisien. Ellili est ambitieux et a plusieurs idées de jeu, et une volonté à souhait de progresser dans ce métier. Interview. Si on revenait sur la victoire devant le CA. C'était une énorme sensation... Absolument. C'est notre première victoire acquise à l'extérieur cette saison. On attendait cela depuis des matches, souvenez-vous de la prestation de l'équipe face à l'Etoile. Dans ce match, on a su bloquer la possession de la balle de l'adversaire, on n'a pas perdu la balle vite. Cette animation offensive et ce surnombre créé en attaque nous ont valu de marquer deux buts. L'action du second but est révélatrice: il y avait 4 joueurs devant alors qu'on jouait la fin du match. Nous avions bien mérité ce succès. N'avez-vous pas peur que ce succès vous fasse perdre la concentration au retour? Je ne vous le cache pas, notre vrai championnat, c'est face aux mal-classés qui jouent pour le maintien. C'est-à-dire les équipes de notre calibre. Jusque-là, on a fait pratiquement le plein face à ces équipes avec 13 points glanés, ce qui nous permet de nous placer en position rassurante. Pour cette victoire contre le CA, c'est très précieux pour le moral, ça ne doit pas nous déconcentrer, nous sommes conscients de nos objectifs et de nos moyens. Ce qui me préoccupe le plus, c'est la déconcentration des joueurs face aux offres de recrutement. Comment avez-vous géré le nombre élevé de départs à l'intersaison? A mon arrivée, j'ai trouvé Ksaïri et Wajdi Doraï. On a essayé de renforcer les rangs par les arrivées de Diarra, Selimène, Jebali, Mhadhebi, Bouchaâla, et ce, pour compenser le départ de 14 joueurs, tous des titulaires à part entière. Ben Abdelkader, Bellakhal, El Ghoul, Jabnoun, Mogaâdi, Zyadi et plein d'autres ont quitté le club, et pour les remplacer, ce n'est pas évident. J'avais décidé d'opter pour des joueurs assoiffés, qui veulent construire une carrière. Vous voyez qu'on a pu surmonter petit à petit ces départs massifs. "Une bonne défense" D'après vous, quel est le profil technique de l'ESZ ? Je dirais que c'est une équipe qui sait défendre tout en se portant en attaque pour faire douter l'adversaire. C'est une équipe qui s'est réveillée dernièrement, avec une somme de points assez conséquente capitalisée dernièrement. J'ai beaucoup aimé la manière d'évoluer de l'équipe. Le profil que je préconise le plus, c'est une équipe qui pratique un football équilibré sur les 90'. Ce n'est ni une approche offensive démesurée ni une approche défensive. Nous n'avons encaissé que 8 buts pour le moment (2e meilleure défense) et nous avons marqué 12 buts, c'est une réalisation dosée et rassurante. L'objectif demeure toujours de se maintenir en Ligue 1 ? Tout à fait. Ça va avec la stature du club, ses moyens humains et avec la réalité du championnat. Si on n'a pas de joueurs qui vont partir, on aura tous les atouts pour garantir notre maintien. Nous sommes à 10 points du maintien, nous devons alors faire mieux au retour pour éviter les frayeurs de la fin de la saison. Il y a toujours une pression sur l'entraîneur à chaque match. Comment ça se passe entre vous et les dirigeants zarzissiens? Le métier d'entraîneur est un métier risqué. Dans mon cas, les relations sont amicales avec les dirigeants du club. Ils apprécient le travail que je fais et ils m'ont toujours protégé, même au moment de la défaite. Je ne me suis jamais senti sur un siège éjectable. Notre ambiance est conviviale en dépit de toute la pression du résultat. J'ai essayé d'apporter une certaine quiétude aux joueurs, et cela ne peut réussir que si vous avez des dirigeants qui vous soutiennent. Quand les joueurs sont payés à temps, ce qui est le cas à Zarzis, on ne peut qu'être optimiste. Passons à votre carrière d'entraîneur, êtes-vous satisfait de votre plan de carrière? J'ai commencé ma carrière en tant qu'entraîneur adjoint de Ryadh Charfi en 1994 à l'OCK, puis j'ai dû aller en Arabie Saoudite avant d'enchaîner avec l'OCK, EMMahdia, Ahly Tripoli, le SGabésien, l'ESHSousse et puis Zarzis. J'ai commencé ce métier doucement, en essayant d'apprendre et d'imposer mon cachet. J'aimerais que ma carrière évolue vers le meilleur. J'aimerais entraîner des clubs qui adoptent des projets sportifs. Mon ambition est de prendre en main l'un des quatre clubs qui jouent pour le titre, sachant que j'étais tout proche du CSS et du CA la saison dernière. Mais mon plus grand rêve, c'est d'être sélectionneur national dans le futur. C'est un droit, et ça doit se mériter également. Je suis pour un sélectionneur tunisien qui bénéficie de la confiance de son entourage. C'est un choix qui permettra de redonner de la crédibilité à la sélection.