Contrairement aux autres clubs, l'ES Zarzis avait entamé la saison 2010-2011 avec un effectif très réduit. Tout simplement parce qu'avec le départ de Ali Baâboura, 18 joueurs avaient pris en même temps la poudre d'escampette Oueriemmi, qui avait pris la relève, avait promis des renforts pour combler les brèches laissées à tous les postes. Mais les deux premiers résultats positifs réussis contre La Marsa et Gafsa avaient chambardé les cartes. L'effectif disponible a donné satisfaction aux yeux du président qui a jugé que le recrutement ne constituait plus une priorité. Un alibi peu convaincant, puisque l'équipe avait passé 6 journées consécutives sans la moindre victoire. Une telle courbe descendante a obligé Ali Oueriemmi à sortir de nouveau de sa réserve pour reconnaître la «pauvreté» de l'ensemble mis à la disposition de l'entraîneur et promettre de se rattraper au cours du mercato d'hiver en recrutant deux ou trois éléments de valeur. Cela dit, Chiheb Ellili était alors contraint de gérer le team disponible en attendant des jours meilleurs. Mais contre toute attente, trois victoires de suite face à des équipes du même calibre (l'ASG, l'OB et la JSK) et l'espoir était retrouvé. La quatrième victoire, aux dépens du CA, à Tunis même, était la cerise sur le gâteau. Le même scénario est vécu de nouveau. Pas la peine de faire des recrutements. Pis encore, le meilleur buteur Yacoba Diarra quitta Zarzis pour regagner l'ESS. Le mercato d'hiver passa ainsi inaperçu. Juste un joueur du nom d'Emeka, en deçà des attentes et qui n'a pu décrocher sa place au sein de la formation type. Le fait que l'équipe se soit taillé une place au milieu du tableau, après la série de résultats positifs, a de nouveau induit tout le monde en erreur. Au fil des journées, les protégés de Chiheb Ellili ont commencé à collectionner les défaites et à se morfondre en bas du classement, en plus de leur élimination en Coupe de Tunisie. Avec le fameux match ASG-ESZ, la décision de la FTF concernant le maintien, la volte-face de Ben Ayoub et la vente des trois meilleurs joueurs au CA, l'ESZ a fait beaucoup parler d'elle. Elle l'a échappé belle et a vécu une fin de saison rocambolesque. Les meilleurs sont partis, les doublures n'ont pas percé On sait qu'un club vaut surtout par la valeur de son gardien. A Zarzis, qui dit ESZ dit Ben Ayoub. Sur les 26 matches du championnat, ce gardien en a disputé 25. Et grâce à ses prouesses, l'équipe sudiste s'est classée 3e en défense. Et, sans les trois buts encaissés par Addala contre l'ASM, l'ESZ aurait pu arracher la 2e place. Elle a ainsi sauvé la saison alors que le brave gardien a été appelé en équipe nationale. En plus de Ben Ayoub, Chaker Regueï et Nafaâ Jbali ont également passé une bonne saison et tapé dans l'œil de plusieurs clubs tunisiens et étrangers. Ce trio, qui a rendu service à l'équipe sur le terrain et renfloué les caisses du club, est désormais clubiste. Mais qui prendra la relève? On a bien cru que des doublures jugées valables par l'entraîneur, des jeunes du cru, qui piaffent d'impatience de faire partie du groupe compétitif, allaient avoir leur chance pour percer et se tailler une place parmi l'équipe senior. En vain. Chiheb Ellili n'a pas osé prendre le risque et tabler sur l'avenir tant que la situation n'est pas rassurante. Les Addala, Smaâli, Bhar, Ben Aouïda, Hmouda, Chaïbi n'ont pu être incorporés que lorsque l'un de leurs aînés respectifs Ben Ayoub, Hamali (Kofi et Ben Slimène), Ksaïri, Jbali et Slama se trouvait blessé ou a totalisé trois avertissements. Le plus chanceux était Bhar, parce qu'à l'axe, il remplaçait tantôt Kofi, tantôt Ben Slimène. Du pain sur la planche pour mettre en place une équipe compétitive. Deux ou trois recrutements de valeur s'imposent pour combler le vide. Ellili semble le mieux placé pour poursuivre le travail sans perdre de temps, lui qui a déjà arrêté le programme de préparation de l'avant-saison et donné son avis sur l'effectif actuel. Il a laissé trois joueurs hors liste et a conseillé au bureau de renouveler les contrats de Diakité et Bouchaâla.