Chef éclairagiste de cinéma, Skander Dhaoui (traduisons : Skander le lumineux) manipule avec aisance sur les tournages ombres et lumières. Son amour de la photo et son attachement à La Marsa, sa ville natale, s'imbriquent très vite pour donner naissance au plus grand collectionneur d'images et de cartes postales sur la cité du Saf Saf, sur ses personnages, ses monuments, ses architectures, ses cafés, ses hôtels. Nous avions pu admirer, lors du Mois du patrimoine d'il y a deux ans, une infime partie de la banque d'images de cet éternel jeune homme à la discrétion légendaire. L'exposition «Les mues de La Marsa» organisée par l'Association de sauvegarde de la ville de La Marsa (ASVM), baignée dans de nostalgiques couleurs sépia, avait présenté une cinquantaine de photos provenant des collections et de l'objectif de Skander Dhaoui. Un objectif plein de tendresse, de curiosité et d'intérêt sincère pour les lieux qui racontent un passé, une histoire, une mémoire. Depuis, l'éclairagiste photographe a fait du chemin. Ses photos artistiques qu'il fait circuler et aime partager sur les réseaux sociaux ont rencontré une large audience. D'où cette idée d'une nouvelle exposition lancée par Leïla Souissi, spécialiste de l'art contemporain au golfe de La Marsa. «Skander Dhaoui en noir et en couleur» présentera le 7 janvier prochain 24 clichés sur des thèmes divers. Leïla Souissi, qui avait déjà collaboré avec le photographe sur sa première exposition, présente ainsi l'artiste et son travail : «Skander offre des images qui se passent du poids des mots, c'est un collectionneur d'instants, qui ressent douloureusement la marche impitoyable des ans et la disparition des objets familiers du passé. En fixant pour toujours ces visages, ces bâtiments, ces appareillages de pierre, ces métiers en disparition, ces couchers de soleil ou ces obscurités secrètes, il sait que ce sont des clins d'œil d'éphémère qu'il sauve de l'oubli. Il se bat à sa manière, appareil en main, pour retenir la beauté et la poésie d'un monde qui évolue et change sans cesse, pour retarder le moment de la dernière scène et du dernier clap d'un film où nous sommes tous les acteurs d'un jour».