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FDTL : Placer la locomotive sur les rails de l'édification démocratique Concertations avec les représentants des partis politiques et des partenaires sociaux
M. Mustapa Ben Jaâfar, secrétaire général du Front démocratique pour le travail et le développement (FDTL), a affirmé, dans une déclaration à l'issue de sa participation aux concertations en cours en vue de surmonter la situation actuelle dans le pays et sur les réformes politiques futures, que ''notre véritable préoccupation aujourd'hui est de faire sortir le pays de la crise grave qu'il traverse et de placer la locomotive sur les rails de l'édification démocratique.'' Il a précisé que les concertations qu'a eues, hier, le Premier ministre à la Kasbah avec tous les partis politiques et tous les partenaires sociaux ''sont encore en cours, ajoutant ''qu'en dépit de son appartenance à l'ancienne équipe, M. Mohamed Ghannouchi reste une personnalité digne de respect, une personnalité connue pour son intégrité, dès lors qu'il ne s'était jamais impliqué dans des affaires suspectes." Il a indiqué que "l'image de M. Mohamed Ghannouchi à l'étranger est respectable et que sa compétence dans le domaine économique est reconnue", se déclarant confiant du ton sincère et patriotique qu'il a perçu auprès du Premier ministre lors des deux entretiens qu'il a eus avec lui. Il a ensuite évoqué les masses populaires et plus particulièrement les jeunes qui sont descendus dans la rue et qui ont consenti des sacrifices qui auraient pu être évités, soulignant que cette jeunesse s'est soulevée sans arme avec pour seul objectif de changer le régime politique en place, régime qui se caractérisait par le monopole et l'amalgame entre l'organe politique et l'organe de l'Etat, en allusion au Rassemblement constitutionnel démocratique. Révision du système politique M. Ben Jaâfar a affirmé que l'accent a été mis sur toutes ces données aujourd'hui afin qu'il n'y ait pas un contournement de cette révolution tranquille étant issue de mouvements populaires spontanés, loin de toute instigation d'un quelconque parti politique. Il a précisé que les gens sont sortis parce que l'injustice a atteint un niveau intolérable, notamment dans certains volets sociaux connus, tels que le chômage et l'emploi précaire, parallèlement à la baisse du pouvoir d'achat de larges franges de la société tunisienne. Il a ajouté que pour toutes ces raisons, la question posée aujourd'hui pour une réflexion profonde doit être traitée en tant que problème politique fondamental qui implique une révision du système politique en entier, sur la base de la Constitution et des législations en matière de libertés, tels que le Code électoral et le Code de la presse. Il a indiqué que cette approche permettra de reconstruire la Tunisie d'aujourd'hui riche de ses jeunes et de ses énergies ainsi que de compétences scientifiques hautement qualifiés, de juristes et de journalistes épris de liberté. Il a, d'autre part, évoqué les précédentes élections qui, a-t-il dit, n'ont pas reflété la véritable volonté du peuple et des jeunes Tunisiens. Il a relevé que la Tunisie passe par un tournant historique majeur qui implique la participation de tous sans exclusion aucune afin que la Tunisie soit pour tous. Il a affirmé que les revendications du FDTL procèdent de cette position, notamment l'amnistie générale, la reconnaissance de tous les partis ayant déposé leurs dossiers et l'élargissement des prisonniers, précisant qu'aucun parti ne doit monopoliser l'opinion et qu'il n'est point permis d'exécuter les instructions d'une seule personne sous pretexte qu'il est infaillible. Il a ajouté "certains manquements et lacunes peuvent avoir lieu, dès lors que personne ne détient la vérité absolue et que quiconque prétend la détenir, signifie qu'il prépare le despotisme." Il s'est dit satisfait de l'adhésion positive du Premier ministre aux revendications avancées par le Front, dont notamment, la création d'une instance nationale pour la réforme, qui sera présidée par une personnalité indépendante et crédible et dont la probité est sans soupçon, et à laquelle participent les partis et les forces de la société civile, outre la composition d'un gouvernement de coalition nationale, précisant que le dialogue et les dicussions ont été engagés au sujet de cette proposition. Il a fait part de l'attachement au pluralisme effectif, aussi bien au niveau des partis, des associations ou des syndicats, relevant qu'une rencontre sera organisée, très prochainement, avec M. Mohamed Ghannouchi, dans le cadre de la poursuite des concertations avec l'ensemble des parties concernées. Il a indiqué que le message est clair et qu'il s'agit, bel et bien, d'une rupture définitive avec l'ancien régime, soulignant la nécessité de transmettre ce message au valeureux peuple, qui a investi la rue, manifesté pacifiquement et scandé des slogans clairs. Il a mis l'accent sur l'impératif à ce que ce message parvienne de manière claire sans en dénaturer la teneur, afin que les personnes ayant consenti des sacrifices n'aient pas le sentiment que cette noble révolution, qui honore la Tunisie, sera contournée. M. Ben Jaâfar a conclu: "Ce sera, également, un message au monde arabe tout entier, pour dire que la peur est définitivement vaincue, et au monde occidental, qui a eu une attitude de téléspectateur et qui soutient ces régimes pour lui dire d'abandonner le rôle de pompier, cet Occident qui ne se souvient de la démocratie que lorsque tout s'achève et que la situation arrive à ce qu'elle est". (TAP)